C’est une fièvre qui est en train de gagner la planète. Au moment où Facebook développe une réflexion discrète sur le sujet des cryptomonnaies, un projet pour une monnaie virtuelle émerge en Afrique avec des ambitions éthiques. Si le lancement des premières unités — l’Initial Coin Offering (ICO), offre de départ de la monnaie virtuelle — se déroule comme prévu en juin, il sera bientôt possible de payer des achats en ubuntu-coins (ucoins), ou de transférer des fonds entre les pays du continent africain et sa diaspora. Mais avec certaines spécificités.

L’ubuntu est à l’origine un concept utilisé en Afrique australe. Le terme désigne une façon d’être ensemble, de se penser dans un groupe en tenant compte du fait que chacun bénéficie des bienfaits qu’il prodigue aux autres. Une forme de morale collective, donc, et un art de vivre.

Ce nom est venu spontanément à Mamadou Kwidjim Touré quand celui-ci a commencé à réfléchir à la création d’une monnaie virtuelle spécialement destinée aux « Afro-descendants », désignant les diasporas noires, ainsi que l’ensemble de l’Afrique. Lancé à Abidjan (Côte d’Ivoire), l’ucoin veut convaincre la population noire de la planète qu’il est possible de trouver une monnaie commune pour certaines opérations, une « black value » (« valeur noire », au sens financier comme au sens moral). Et qu’en procédant ainsi, cela entraînera des retombées pour l’Afrique. Car l’équivalent du bitcoin (la première et la plus célèbre des cryptomonnaies) dans sa version africaine dépasse le cadre des systèmes équivalents qui existent déjà. Il s’agit cette fois de donner naissance à « un coin [monnaie virtuelle] éthique qui permet ensuite de faire des investissements », explique M. Touré.

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