Son nom est sur toutes les lèvres et ses gestes seront scrutés par plus d’un milliard de paires d’yeux sur la planète. Kylian Mbappé s’en fiche certainement. Il a l’habitude d’attirer l’attention. Et même l’audience colossale attendue pour la finale de la Coupe du monde ne semble pas en mesure d’ébranler les certitudes du gamin de 19 ans. Les défenseurs croates peut-être un peu plus…

Depuis le début de la compétition, l’attaquant supersonique est le principal détonateur du jeu offensif français et la crainte numéro 1 de ses adversaires. « Comment défendre face à Mbappé ? s’est interrogé l’ancien défenseur anglais Rio Ferdinand, au micro de la BBC. Tu regardes vers le ciel et tu dis : S’il vous plaît, aidez-moi. » Les Croates auront certainement d’autres stratagèmes que l’appel à la rescousse divine, mais la réalité terrestre rappelle à quel point la seule présence de KMB sur le terrain bouleverse les stratégies adverses.

« Il transperce les lignes, il gagne des un contre un »

« Kyky nous fait énormément de bien, on l’a vu au bout de 20 secondes contre la Belgique, où tout le monde est à froid, et lui est le seul capable de faire une accélération comme ça dès le début, lâche Antoine Griezmann, en référence à la première occasion de la demi-finale, où Moussa Dembélé se retrouve sur les fesses sur un sprint du n° 10 Français. Il transperce les lignes, il gagne des un contre un et crée des décalages. »

Des qualités sur lesquelles s’appuie considérablement l’équipe de France et auxquelles les adversaires tentent de trouver la parade. Jusqu’ici en vain. « Les Français sont très dangereux en contre-attaque et dans les transitions rapides avec Griezmann et surtout Mbappé, avance le sélectionneur croate Zlatko Dalic. Notre solidarité, notre solidité, notre bon pressing et notre réactivité à la perte de balle seront les bons moyens d’affronter la France. » Pour le plan anti-Mbappé, la Croatie s’avance visiblement en rangs serrés.

Deschamps l’a mis dans les meilleures conditions

Les férus de chiffres et de statistiques avanceront cependant que KMB n’a marqué « que » trois buts sans délivrer la moindre passe décisive. Mais sa capacité à créer du danger à l’image de son enchaînement « roulette-talonnade » face aux Belges, déjà devenu mythique, en fait le facteur X de l’équipe de France. Un talent rare que Didier Deschamps n’hésite pas à mettre dans les meilleures conditions, quitte à le libérer de quelques obligations.

A droite du 4-4-2 mis en place depuis France-Pérou (1-0, but de Mbappé), le Parisien doit certes effectuer du travail défensif, mais celui-ci reste minime par rapport à l’investissement des autres attaquants. Olivier Giroud est confiné à un rôle d’avant-centre d’appui, dont les qualités dans le duel permettent de libérer des espaces pour le prodige. Antoine Griezmann a toute liberté pour venir se glisser entre les lignes afin de perturber le bloc adverse et d’aller chercher Mbappé dans les intervalles.

« Un danger permanent pour les adversaires »

Quant à Blaise Matuidi, il a été choisi par le sélectionneur pour un rôle hybride d’offensif gauche capable d’assurer l’équilibre défensif de cet attelage asymétrique. Un boulot obscur que le milieu de la Juventus ne rechigne pas à effectuer, persuadé que, pour accomplir son destin, l’équipe de France doit suivre le sillage du gamin de Bondy.

« Kylian a énormément de qualités, dans la percussion, dans son jeu avec ou sans ballon, reconnaît Matuidi. C’est un danger permanent pour les adversaires. Plus les matchs avancent dans la compétition et plus les adversaires ont un œil attentif sur lui. Cela libère des espaces pour les autres joueurs. J’espère qu’il sera aussi dangereux en finale pour nous aider à remporter ce titre. »

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