«J'ai juste fait mon travail. La Nasa avait un problème et j'avais la solution.» C'est avec ces phrases empreintes d'humilité que Katherine Johnson a récemment résumé sa carrière au Washington Post. Mais quoi qu'elle en dise, à 98 ans, cette native de Virginie, née en 1918, possède un CV plus qu'impressionnant.

Katherine Johnson obtient ainsi son baccalauréat à l'âge de 14 ans, avant d'intégrer l'université d'État de Virginie occidentale pour une spécialisation en mathématiques un an plus tard. Elle décroche son diplôme de mathématique et de français avec les félicitations en 1937, à seulement 18 ans. Des chiffres qui donnent le tournis mais pas à cette amoureuse des équations. Ils vont même la propulser sur le devant de la scène à une époque où une femme, noire de surcroît, n'avait pas sa place.

"Un ordinateur en jupe"

Une sagesse qui lui permet de travailler en tant «qu'ordinateur en jupe», comme elle se surnommait elle-même, un poste consistant à calculer les données des boîtes noires d'avions et autres travaux mathématiques. Mais en pleine guerre froide, la Nasa a besoin de spécialistes en géométrie analytique pour devancer les Russes dans la conquête de l'espace. L'une des seules à maîtriser la discipline est Katherine Johnson. Sa capacité à manier les chiffres dépasse l'entendement et lui permet de s'affirmer. Elle n'hésite pas à repousser encore plus loin les barrières puisqu'elle parvient à assister aux réunions interdites aux femmes.

En 1959, Katherine Johnson réussit à faire les calculs pour le premier lancement suborbital d'Alan Shepard. Puis en 1962, John Glenn, premier astronaute américain à faire le tour de la Terre, demande avant son premier vol orbital qu'elle vérifie elle-même une dernière fois les calculs de sa trajectoire. Par la suite, son don pour les mathématiques l'ont conduite à déterminer la trajectoire du vol Apollo 11 vers la Lune en juillet 1969, dont la descente de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur le sol lunaire.

FacebookTwitterFacebookLinkedInPinterest