Par dizaines, ils se nichent dans des applications mobiles utilisées quotidiennement par des millions de Français. Ils capturent discrètement des données, souvent personnelles, sans que les utilisateurs n’en soient nécessairement conscients, alimentant au passage une industrie opaque et méconnue. Certains de ses acteurs disposent de données sur des millions de Français. Il s’agit de trackers, de petits logiciels incorporés dans des applications mobiles du quotidien (réseaux sociaux, médias, banques, sites de rencontre). Chaque application en compte 2,5 en moyenne, selon une analyse de plus de 350 applications, réalisée par un groupe d’activistes, rassemblés depuis octobre en association, et publiée vendredi 24 novembre sur leur plate-forme baptisée Exodus. Rares sont les applications qui en sont dépourvues et certaines vont jusqu’à en intégrer une quinzaine. Ce paysage n’est pas exhaustif : la plate-forme ne cherche que les trackers qu’elle a préalablement identifiés, soit une quarantaine. D’ici à quelques semaines, Exodus permettra à n’importe quel internaute de soumettre une application pour analyse. Pour le moment, la plate-forme ne s’est penchée que sur les applications Android, l’analyse de leurs homologues pour iPhone nécessitant des développements techniques dont le groupe, bénévole, n’a pas les moyens. L’association prévoit d’ailleurs un appel à contribution des internautes pour tenter de rentrer dans ses frais. Les trackers analysés par Exodus se divisent en trois grandes catégories : ceux qui permettent aux développeurs d’applications d’obtenir des informations sur la manière dont les mobinautes utilisent leur application, ceux qui permettent de proposer de la publicité et ceux qui cherchent à cibler plus finement les utilisateurs, notamment en établissant un lien entre leur activité en ligne et leurs déplacements géographiques.

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