Simone Mboule, l’unique femme de la pièce, foulard noué sur la tête, a les vêtements et les mains noircis. Patiemment, la jeune stagiaire découpe les morceaux de charbon qui sortent du moule. « Ce charbon ne dégage pas de fumée et ne noircit pas les dessous de marmites. Contrairement au charbon de bois qui émet des gaz à effet de serre, celui-ci est sans danger car lors de la combustion incomplète, ces gaz sont extraits, détaille Ernest Benelesse, responsable de la recherche et du développement. Il est aussi moins cher. En saison sèche, quand les prix du charbon flambent à cause des routes impraticables, nos prix restent stables. »

Le sac de 40 kg de ce charbon produit sous forme cylindrique et cubique coûte 8 000 francs CFA (12,30 euros), au lieu de 9 500 francs CFA le charbon de bois traditionnel. Il est vendu sur les marchés de Douala. Des restaurants et des ménagères passent régulièrement commande. En deux ans, les cinq employés de Kemit Ecology ont collecté 288 tonnes d’ordures transformées en 37,5 tonnes de charbon bio. « Nous ne couvrons même pas un centième de la demande de Douala, dont la consommation annuelle dépasse les 100 000 tonnes, soupire Muller Tenkeu. Nous cherchons un investissement de 50 millions de francs CFA pour passer à une production semi-industrielle. »

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