"Il est possible de gagner de l'argent sans vendre son âme au diable". Cette phrase a figuré pendant de nombreuses années dans la charte des valeurs de Google. Elle n'y est plus. Il faut dire que le cynisme de l'entreprise américaine s'est totalement débridé. En 2017, le géant du web, qui continue d'affirmer dans un communiqué "payer toutes les taxes que nous devons et se conformer aux règles fiscales de tous les pays dans lesquels il opère", a déplacé 19,9 milliards d'euros de profits vers le paradis fiscal des Bermudes, grâce à un habile tour de passe-passe financier. Le quotidien néerlandais FD a publié mercredi 2 janvier les comptes annuels de la filiale hollandaise de Google, déposés à la Chambre de commerce du royaume, mettant en lumière cette manœuvre d'optimisation fiscale.

S'affranchissant volontiers de ses préceptes moraux, Google a choisi de profiter au maximum de la division des pays de l'Union européenne sur la fiscalité des Gafa et de la faille volontairement introduite par l'Irlande dans la législation pour accueillir la firme. Le montage financier utilisé par Google consiste en une série de société écrans qui permet de délocaliser les bénéfices réalisés à l'étranger par l'entreprise aux Bermudes, où ils ne sont pas soumis à l'impôt. Google Netherlands Holdings BV sert ainsi à faire transiter les bénéfices étrangers de Google vers une filiale irlandaise du groupe, basée aux Bermudes, une île de 70.000 habitants située au large des Etats-Unis, appartenant au Royaume-Uni, et dans laquelle les entreprises de payent pas d'impôts. L'équivalent du PIB d'un pays comme le Sénégal s'évapore ainsi dans un paradis fiscal...

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