La crise chez Facebook, quelle crise? Le réseau social a beau être dans la tourmente des multiples affaires au sujet des données personnelles, Mark Zuckerberg lui peut garder le sourire. Le patron et fondateur du site qui va fêter ses 15 ans dans quelques jours vient de devenir la cinquième fortune du monde. Avec désormais un patrimoine estimé à 65,6 milliards de dollars, il vient de dépasser au classement mondial des plus grandes fortunes de Bloomberg, l'Espagnol Amancio Ortega et le Mexicain Carlos Slim.

Sur la seule journée de ce jeudi 31 janvier, le patron de Facebook a engrangé pas moins de 6,18 milliards de dollars. Les actions du groupe de Menlo Park en Californie ont en effet fait un bond de 11% en une seule journée, une performance qu'il n'avait plus réalisé depuis trois ans. La capitalisation boursière de la société atteint maintenant 479 milliards de dollars.

C'est que malgré les crises et les nombreuses critiques, Facebook continue d'enregistrer des résultats exceptionnels. Le bénéfice net du quatrième trimestre a fait un bond de 61% à 6,88 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires trimestriel a progressé de 30% à 16,9 milliards de dollars. Sur toute l'année 2018, le bénéfice net augmente de 39% à 22,1 milliards de dollars et le chiffre d'affaires (55,83 milliards, +37%) est aussi meilleur qu'anticipé. Et à 2,32 milliards, le nombre d'usagers mensuels actifs est d'ailleurs légèrement supérieur aux prévisions. Le nombre d'abonnés actifs quotidiens est, quant à lui pile conforme aux attentes, à 1,52 milliard.

Alors que les investisseurs s'inquiètent d'une crise de croissance de Facebook et de l'impact des crises à répétition, ces rythmes de croissance sont plus élevés qu'au trimestre précédent, signe que les annonceurs et les usagers n'ont pas massivement quitté le réseau.

Un écosystème à 2,7 milliards d'utilisateurs par jour

Des résultats exceptionnels qui ont de quoi surprendre. Facebook tente désespérément de surmonter l'impact de scandales à répétition, de la diffusion de données à l'insu des usagers, à la sous-estimation des manipulations politiques sur la plateforme par la Russie lors de la présidentielle américaine 2016, en passant par les attaques en règle contre ses critiques. Mercredi encore, il s'est vu accusé par Apple d'avoir violé les termes d'usage de ses applications, avec un programme de collecte de données personnelles sur smartphone en échange d'une petite rémunération mensuelle.

Le site spécialisé TechCrunch a révélé cette semaine que Facebook avait enrôlé y compris des ados de 13 ans pour mieux connaître leurs habitudes. Le groupe a affirmé avoir agi en toute transparence avec les volontaires. Mais Apple a vivement réagi en bloquant sur iPhone des applications internes à Facebook utilisées par les employés.

La plateforme semblait aussi pâtir d'un effet de saturation dans les pays occidentaux. Plus grave, les jeunes paraissent de plus en plus bouder la plateforme. Seul 51% des 13-17 ans affirment utiliser Facebook, contre 85% pour YouTube, 72% pour Instagram et 69% pour Snapchat. Mais Facebook détient dans son portefeuille deux pépites qui continuent à tirer le groupe: Instagram et WhatsApp. Le premier continue de faire un carton avec 500 millions de stories (les petites vidéos postées par les utilisateurs) vues par jour (contre 400 millions en juin dernier). Et WhatsApp a doublé son nombre d'utilisateurs depuis son rachat par Facebook et le groupe compte accélérer la monétisation de la messagerie en déployant le service de paiement. Avec 2,7 milliards de personnes qui utilisent quotidiennement les services de Facebook (le réseau social, Instagram, WhatsApp et Messenger), Mark Zuckerberg peut être serein pour l'avenir... de son cours de Bourse.

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