Les habitants de Chicago ont élu mardi 2 avril une femme noire et ouvertement homosexuelle à la tête de leur ville. Il s’agit d’une première historique dans cette cité des États-Unis marquée par les inégalités sociales et la violence due aux armes à feu.

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À 56 ans, Lori Lightfoot, ancienne procureure fédérale qui a notamment dirigé une commission de surveillance des activités de la police, l'a largement emporté face à Toni Preckwinkle, démocrate et Afro-Américaine comme elle, avec 74 % des voix selon les premières estimations, après que la majorité des bulletins ont été dépouillés.

Lori Lightfoot, novice en politique, a basé sa campagne sur un programme progressiste, promettant notamment de réduire les inégalités sociales et raciales. Les quartiers sud et ouest de la ville, les plus pauvres et habités majoritairement par une population noire, restent à la traîne par rapport au centre financier et au nord de la ville, qui ont bénéficié des programmes de développement économique.

Scandales avec la police, corruption… Le ras-le-bol des électeurs

La municipalité de Chicago n'a été dirigée depuis 1837 qu'une seule fois par un Noir et une seule fois par une femme. Chicago devient ainsi la plus grande ville du pays à porter à sa tête une femme noire.

Lori Lightfoot devient aussi la première personne homosexuelle à diriger cette ville de 2,7 millions d'habitants, la troisième du pays, marquée par la défiance entre police et minorités, les inégalités profondes entre quartiers et une criminalité importante. Plus de 550 meurtres ont été comptabilisés en 2018 à Chicago, soit davantage que les chiffres combinés de New York et de Los Angeles, dont les populations sont pourtant plus importantes.

Selon les analystes, le scrutin a été marqué par un sentiment de ras-le-bol concernant la politique locale dans ce fief démocrate. "Le message est qu'ils veulent de nouvelles idées et un gouvernement plus propre", a expliqué à l’AFP Evan McKenzie, professeur de sciences politiques à l'université de l'Illinois. "Ils sont fatigués de la corruption, des enquêtes fédérales contre des responsables municipaux, des scandales entourant la police et de la crise budgétaire".

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