Des travaux forcés en Libye à un emploi dans une start-up de mode italienne, Bassirou, 26 ans, a fait du chemin en deux ans, grâce à son talent et à une formation à la fabrication de sacs à main en cuir.

Après 15 mois d'apprentissage, il a été le premier embauché dans le cadre de ce projet destiné à des demandeurs d'asile et voué à terme à devenir une véritable entreprise.

Partir de chez lui a été une décision difficile, mais son passage par la Libye a atteint des niveaux d'horreur qu'il n'imaginait pas. Lui n'a pas été surpris ces dernières semaines par les images d'esclaves noirs vendus aux enchères.

"Ce sont des choses qui se passent vraiment", a-t-il assuré. Sans être lui-même vendu, il a été détenu dans un centre où l'on venait le chercher chaque jour pour toutes sortes de travaux. "On nous donnait presque pas à manger... Tout ça c'est de l'esclavage."

Il raconte avoir été maintenu par les trafiquants dans ces conditions durant quatre mois, avant d'être mis avec plus d'une centaine d'autres migrants sur un canot pneumatique poussé vers le large.

Maintenant, il rêve d'ouvrir sa propre boutique, même si son avenir est encore incertain, comme celui des près de 200.000 demandeurs d'asile actuellement hébergés dans le réseau surchargé des centres d'accueil en Italie.

Pour Bassirou comme pour d'autres, rentrer au pays n'est pas une option pour l'instant. Et M. Reggiani reconnaît que pour ces gens qui ont tant souffert et fait tant de sacrifices pour rejoindre l'Europe, la question d'un retour est loin d'être simple.

Mais "pour nous, l'important est de leur donner des compétences. Qu'ils les utilisent ici ou qu'on leur refuse le droit de rester, on leur offre une chance, un petit plus."

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