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Mon cœur bat à mille à l’heure et j’adore cette sensation de liberté, l’air frais qui me fouette le visage et mes muscles qui ne veulent plus suivre la cadence et pourtant je force, je ne m’arrête pas, je continue car je suis la meilleure, meilleure dans tout et en tout.

Après cinq autres kilomètres, je m’arrête enfin. Ouf je respire l’odeur de la nature, en revenant sur mes pas.
Je regarde ma montre et j’accélère la cadence, j’ai une réunion dans deux heures et je n’admets pas le retard, tout le monde le sait.

Je m’appelle Betty Safiatou Diagne, même si je n’entends que Betty, j’ai 25ans et j’habite Chicago.

Mon père Abdoulaye Diagne architecte à la retraite est mon modèle masculin, il a travaillé dur toute sa vie pour sa famille et est mondialement reconnu pour son savoir-faire ; il est marié depuis trente ans à ma mère Ndeye Souckeyna Sow sage-femme de son état. Je suis née et j’ai grandi au Sénégal.
Je suis assez élancée, de peau couleur caramel à cause de mes origines (peulh et maure), je suis belle et je le sais.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été comme ça, fille unique mes parents m’ont énormément gâtée se pliant à toutes mes exigences, de ce fait je ne supporte pas qu’on me dise non.

J’ai fréquenté les meilleures écoles du Sénégal, je n’ai jamais supporté d’être derrière quelqu’un aussi alors partout où je passe, je rafle les premiers prix, tu as quinze de moyenne sois sûre que j’en ai déjà seize, du cours préparatoire à la terminale j’ai toujours été citée en exemple devant filles et garçons ; j’ai été élue dix fois de suite plus belle fille du lycée. La mode je l’ai dans le sang.

Certains disent que je suis née avec une cuillère d’argent dans la bouche soit, j’accepte n’empêche j’ai travaillé dure pour avoir toutes mes gloires.

Je ne suis pas du genre très sociable car je suis franche et directe, je pense quelque chose, je te le dis et puis basta de ce fait, je n’ai pas beaucoup d’amis, je n’en ai qu’une seule sah car les autres me trouvent arrogante, snob, hautaine ………… la liste est longue ; elle s’appelle Khadidiatou Ba, on a fréquenté le même collège, elle a 25 ans aussi et est toujours au Sénégal.

Moi-même je n’avais pas l’intention de voyager, de quitter mon Sénégal natal ; mais en terminale j’ai été lauréate du concours général avec plusieurs premiers prix et on m’a offert une bourse d’études pour Chicago, j’avais 17ans à l’époque, donc je vis ici depuis à peu près huit ans.

J’ai fait d’abord deux « Two year associate degree » parallèlement pour être spécialiste du support informatique et programmeur informatique, j’ai commencé à travailler dans une petite entreprise, c’était facile de trouver un poste puisqu’ils croient plus à la créativité et aux capacités qu’en des diplômes, mais j’ai quand même continué les études et j’ai fait le « Four Year Bachelor Degree » pour etre ingénieur informatique et webmaster et là je fais mon « graduate » pour être docteur, et je vais rarement à l’université pour ça.

Après mon deuxième niveau j’ai changé de boulot. Je suis dans une structure spécialisée dans ce domaine qui a pour but d’aider les autres entreprises à améliorer leur qualité de travail et à obtenir plus de profit dans cours laps de temps.

Mon travail est constitué de défis ce qui rend ma vie unique et palpitante car l’informatique touche à tous les domaines raison pour laquelle je l’ai choisi. Actuellement je travaille avec trois entreprises une de production alimentaire, une de ventes de voiture et la dernière, une chaine de restaurants implantés un peu partout dans le monde.

Je vais à l’entreprise une fois par semaine, histoire de faire acte de présence sinon la plus part du temps je suis en réunion, je fais des vidéos conférences, je rédige des programmes car pour chaque entreprise tu as besoin de connaitre le mode de fonctionnement, la finalité le niveau des travailleurs, et pour cela il faut du temps, ça m’arrange je ne reste jamais assez longtemps quelque part pour tisser des liens et même je ne connais pas la moitié des travailleurs de mon entreprise, que ceux avec qui je suis en collaboration.

Je décrirai ma vie comme parfaite. Elle me va comme telle, je vie chaque jour de nouvelles choses donc je ne m’ennuie jamais, j’adore mon boulot, j’ai un tas d’hobbies (des hobbies de solitaires), je m’adore moi-même.
Sur le plan sentimental nada zéro néant, je n’ai jamais eu de relations et je n’en souhaite pas, les hommes et moi c’est comme l’eau et le feu, incompatible, je suis une grande féministe, je ne me laisse pas dirigée, et je ne reçois d’ordre de personne, et je suis prioritaire pour moi-même donc les hommes merci. Ma mère a fini par se décourager, elle m’a appris des choses avant que je ne quitte là-bas. Comment se comporter avec son mari, comment tenir une maison, je sais cuisiner et tout mais franchement ça ne me convient pas, je préfère m’en tenir aux histoires de Khadi.

Bon assez parler de moi. Je l’ai dit tantôt après ma séance de sport matinale j’ai une réunion dans deux heures avec une nouvelle société d’import-export de tissus qui est basée au Sénégal, mais qui a réussi à s’implanter ici et à se faire un nom mais sans mon aide, ils ne feront pas long feu car sur le long terme, ils iront aux oubliettes, ils ont pour l’instant the success of novelty, c’est tout. J’ai déjà épluché leurs dossiers, les licences, les contrats avec les travailleurs dont ils seront obligés de se débarrasser de la moitié, leur objectif et j’ai moi-même déjà commencé un programme qui sera accès sur une augmentation de la production et sa diversification et l’automatisation des travaux entre autres points majeurs.

Après ma douche, je me mets devant mon miroir pour un soft make-up après quoi j’ouvre mon dressing qui fait le double de ma chambre.

Je choisi un ensemble tailleur blanc cassé qui m’arrive aux genoux, une paire de chaussure Giambattista Valli noire, un sac Fendi bleu de nuit, je mets du Nina Ricci comme parfum, tout mon habillement repose sur mes chaussures et mon sac même si la tenue peut être quelconque les chaussures et les sacs ne le sont jamais et j’ai horreur de mettre sac et chaussure de la même couleur, je ne le fais jamais.

Ma tête, j’y passe juste un coup de brosse en fait j’ai de longs cheveux qui dépassent mes épaules mais voilà depuis sept depuis que je suis là je les coupe à ras pas une boule zéro quand même genre Chidinma dans « oh baby » Mdrr ma mère a failli faire une crise cardiaque la première qu’elle m’a vu, mais ça me va bien.

J’attrape mes clés, mon macbook et mes lunettes Gucci, me voilà prête pour affronter ma journée, je monte dans ma voiture et c’est parti.

J’arrive avec dix minutes d’avance, la rencontre dans un restaurant du coin qui a des salles de conférences pour une première approche, je préfère les terrains neutres. Je commande un « tea pearl dew » ma boisson préférée et j’attends et à l’heure pile, deux femmes arrivent.

Elles se présentent comme la « production manager » et la « computer scientist », le fait que leur « President and CEO » ne se soit pas déplacé m’a déjà direct énervée, je ne travaille qu’avec les dirigeants mais elles ont dit qu’il a dû voyagé urgemment, comme je suis déjà là et que je n’ai pas grand-chose à faire pour le reste de la journée je tente le coup.

Je passe deux heures de mon temps à faire mon speech, je leur explique de long en large de quoi il s’agit, je leur présente sur le long terme, le chiffre d’affaires que fera leur société, ainsi que les avantages qu’ils auront par rapport aux autres. J’explique en détails à leur informaticienne comment se fera les changements pour qu’il n’y ait pas de rupture et le procédé.

Je termine et elles font la moue comme si elles sont septiques ou que ce que je leur propose ne leur conviendra pas. Et osent me demander d’apporter des changements majeurs sur l’essentiel de mon boulot, alors que je suis sure qu’ils n’ont jamais eu une proposition pareille et elles sont là à faire des manières, si le projet aboutit, elles seront les premières à etre renvoyées tchiiip. Je me suis levée en prenant mes affaires en même temps, elles m’ont gâchées la journée.

-Je savais bien que je n’aurais pas dû traiter avec vous, vous n’avez jamais reçu une proposition « high level » telle que celle-là et vous vous permettez de critiquer, dites à votre patron que je suis très remontée et que la prochaine fois s’il y en a je ne veux traiter qu’avec lui, qu’il lise mon contrat s’il est d’accord et sinon qu’il aille se faire foutre.

J’ai porté mes lunettes avant de partir furieuse ; c’est la première fois, la toute première fois que quelqu’un trouve quelque chose à redire sur mon travail, j’ai toujours fait un boulot impeccable, ces idiotes de première catégorie là.

Je rentre, jette mes clés et plonge dans mon lit toute habillée, je continue à faire des jurons elles m’ont énervée, si je n’avais pas passé dix jours penchée sur ça j’aurai tout envoyé bouler, mais elles ne perdent rien pour attendre je me pencherai sur le cas plus tard.

Mon portable qui sonne me tire de mes pensées, c’est Khady

-quoi ? je demande

-wow qui t’a énervée

-deux cinglées

-plus cinglée que toi ?

J’éclate de rire

-damalay nokk dé, tchuip mas sa morom, tu veux prétendre que je suis plus cinglée.

-Rhô juste cinq mois de plus que moi et tu veux marcher sur ma tête. Bien sûr que tu es plus folle que moi, Mdrr toi c’est le high level hein.

-je t’emmerde boyy et Ibrahima (son copain du moment, elle en change tout le temps), il est toujours là ? ou tu l’as déjà viré, tu m’épates.

-C’est toi qui m’épates, tu ne sais pas ce que tu rates, il est là dé, on s’est même disputé.

-Mdrr encore raconte à tata Betty ce qui s’est passer

Je suis restée à papoter avec elle encore quarante autres minutes et à rire aux éclats, il n’y a qu’elle qui arrive à me faire ça. Quand je lui ai dit que j’ai demandé aux deux mégères de dire à leur patron d’aller se faire, elle a éclaté de rire avant de me dire que j’ai dépassé les bornes car il n’a rien fait, et maintenant que je ne suis plus en colère je m’en rends bien compte mais il est hors de question que j’aille m’excuser.

Après je vais faire des longueurs dans la piscine pour me détendre avec un bon smoothie, j’adore ma vie.

Dix jours plus tard………….

Je faisais mon sport matinal quand je reçois un appel d’un numéro que je ne connais pas, je ralenti pour régulariser mon souffle.

-hello

-Je suis le directeur de Import-export fabric vous vouliez me parler

Wow ça ne pouvait pas être plus sec Mdrr ça ne m’impressionne pas. Ne sait-il pas que je suis Miss insolente en personne

-Et vous voulez ?

-Vous avez demander à ce que je vous appelle non.

-Vous avez pris une décision

-J’ai lu le contrat et je suis prêt à en discuter.

-Bien que votre assistante me contacte pour caler un rendez-vous.

Je ne l’ai même pas laissé me répondre que j’avais déjà raccroché tchiip un idiot comme ça, il ne s’est même pas excusé du comportement des deux autres là.

Je reprends mon footing, il ne va pas me gâcher ma journée.

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