Le FBI indique avoir ouvert une enquête sur le phénomène de l’arnaque à la nigériane. Plus de 80 suspects sont accusés d’avoir soutiré de l’argent à des victimes en leur faisant miroiter une histoire de diamants syriens. On peut déblatérer à longueur de pages sur les malwares bancaires les plus sophistiqués et les failles les plus insidieuses, rien ne vaut une bonne vieille arnaque à l’ancienne. La justice americaine a annoncé jeudi dernier avoir ouvert une investigation concernant 80 personnes suspectées d’avoir fait partie d’un réseau d’arnaques en ligne. Le communiqué indique que 14 de ces suspects ont été arrêtés dans la région de Los Angeles et que les autres accusés sont pour la plupart des citoyens nigérians. Le réseau en question multipliait les arnaques sur internet, allant de la fameuse arnaque au président visant les entreprises aux fausses romances visant des individus. Le but de ces différentes arnaques était toujours le même : convaincre la victime de faire plusieurs paiements sur un compte détenu par les arnaqueurs, en faisant miroiter diverses promesses ou en se faisant passer pour un dirigeant d’entreprise. Le communiqué indique que les autorités américaines ont arrêté deux individus qui jouaient un rôle central dans l’organisation: ils étaient ainsi chargés de fournir des comptes bancaires pour récupérer l’argent, puis de blanchir les fonds en faisant transiter les sommes récupérées au Nigeria. La justice estime que les membres du réseau sont parvenus à extorquer un peu plus de 6 millions de dollars, auprès de cibles provenant de plusieurs pays.Dans l’acte d’accusation, les agents chargés de l’enquête détaillent l’une des arnaques ayant permis aux criminels de soutirer d’importantes sommes auprès d’une citoyenne japonaise. Pendant 10 mois, les membres du réseau se sont ainsi fait passer pour un militaire américain déployé en Syrie. Ils en ont profité pour entamer une fausse relation amoureuse avec la victime, avant de lui demander de l’aide pour faire sortir un sac de diamants prétendument retrouvé par le militaire. Prétextant des problèmes à la douane, les membres du réseau ont demandé des sommes toujours plus importantes à la victime, qui a au total emprunté plus de 200 000 dollars auprès de sa famille et de ses amis, dans l’espoir de rembourser ces sommes à l’aide de diamants qui n’existaient évidemment pas. L’astuce peut paraître grossière, mais elle est néanmoins d’une remarquable efficacité: les bagnards français du XVIIIe ne se privaient déjà pas de l’utiliser. L’enquête ouverte par les autorités américaines montre que la pratique est encore efficace, mais que les autorités américaines ne souhaitent pas rester inactives face à ces escroqueries

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