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Monsieur le Président,
 
L’Initiative africaine pour l’annulation de la dette africaine (IADA) est née de la volonté d’organisations et de personnalités sénégalaises de toutes obédiences de mener, avec toutes les femmes et tous les hommes soucieux de solidarité humaine, une action commune pour obtenir l’annulation totale de la dette publique africaine dans le contexte ouvert par la pandémie Covid-19. 
 
Notre organisation compte d’ores et déjà sur la participation active d’organisations et de personnalités représentatives d’une vingtaine de pays d’Afrique et du monde.
 
Monsieur le Président,
 
C’est avec une réelle satisfaction que nous avons pris connaissance du compte-rendu de vos propos dans un article paru le 09 juillet 2020 où vous défendez l’idée d’uneannulation de la dette bilatérale pour aider les pays concernés à lutter efficacement contre la pandémie Covid-19.
 
Selon vos propres termes, « cela créera de la lumière au bout du tunnel pour les pays endettés. Pour les pays les plus pauvres et très endettés durement touchés, une réduction systématique de l’encours de la dette souveraine est la seule façon de relancer la croissance, de rendre les nouveaux investissements possibles et rentables, et d’éviter un piège à pauvreté ».—
 
Nous avons également pris connaissance du compte-rendu de votre allocution lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 organisée le 18 juillet à Ryad. 
 
« Malgré ces mesures immédiates – le prolongement du moratoire sur le service de la dette, l’élargissement de l’initiative à plusieurs formes de dette et un plus grand nombre de créanciers publics bilatéraux, la participation des créanciers commerciaux et le volume considérable des flux nets positifs de la Banque mondiale – pour bon nombre des pays les plus pauvres les niveaux d’endettement au bout du compte ne seront pas soutenables à moyen terme.  Les répercussions économiques de la pandémie devraient marquer durablement la croissance par la réduction des investissements, l’érosion du capital humain et l’éviction du commerce mondial et des chaînes d’approvisionnement. J’invite instamment le G20 à faciliter des consultations sur l’encours même de la dette et les moyens efficaces de réduire la valeur actuelle nette de la dette publique bilatérale et de la dette commerciale des pays les plus pauvres. ». 
 
Nous tenons à saluer cette prise de position qui traduit un regard lucide et parfaitement objectif sur les limites des décisions timides prises par le G20 sur la question de la dette des pays pauvres et des pays africains en particulier, en avril dernier.
 
En son termps, vous aviez pourtant averti les décideurs du G20, écrit le quotidien Le Figaro du 16 avril 2020 :
 
« Le moratoire sur la dette «est utile, [mais] pour de nombreux pays – et à terme pour plusieurs dizaines de pays à mon avis – le moratoire devra se poursuivre et se transformer en un programme d’annulation de la dette», a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision France 24. «Je pense que cette annulation de la dette sera nécessaire», car «de nombreux pays étaient déjà trop endettés avant la pandémie», a-t-il ajouté. ».
 
Si vous aviez été entendu par les autorités du G20, nul doute qu’aujourd’hui des millions d’Africains ne seraient pas victimes des conséquences économiques désastreuses de la pandémie Covid-19, ainsi que des défaillances graves dans la prise en charge des malades.
 
Monsieur le Président, 
 
Il est temps que vous soyez entendu. 
 
C’est pourquoi l’IADA ne ménagera aucun effort pour renforcer la mobilisation de l’opinion publique africaine etinternationale autour de l’urgente nécessité de l’annulation totale de la dette africaine. 
 
Fait à Dakar, le 26 juillet 2020
 
Pour le Comité d’initiative de l’IADA, les Co-Présidents 
 
Mody Guiro, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal 
 
Youssou Ndour, artiste international

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