Djiby Ball, immigré sénégalais de 35 ans originaire de Thiès, est un jeune homme au parcours pour le moins atypique, entre richesse et pauvreté. Il est aujourd'hui responsable de deux magasins de la chaîne Le Cours des Halles qui vend des fruits et légumes.

Le désir d'entreprendre peut parfois tourner au désastre. Djiby Ball l'a appris à ses dépens. «Après l'obtention de mon baccalauréat, j'ai décidé de me rendre en France. J'ai travaillé en tant que vendeur à la sauvette au Trocadero, je faisais la plonge dans les restaurants à Paris, tout un tas d'activités qui me permettaient de gagner un peu d'argent. Un jour, un ami que j'ai rencontré à Paris m'a proposé un hébergement en Corrèze, je me suis donc rendu là-bas et j'ai poursuivi mes études à l'AFPA de Brive La Gaillarde, une association qui propose des formations diplômantes pour les adultes. J'ai par la suite obtenu un diplôme de manageur de rayon mais le bassin de l'emploi en Corrèze n'était pas terrible, je me suis donc rendu à Toulouse pour trouver un boulot», explique-t-il.

Lors de son arrivée dans la Ville rose, Djiby Ball parvient à trouver des missions d'intérim, puis un CDI dans le groupe Grand Frais spécialisé dans la vente de fruits et légumes. Au bout de deux années en tant que pilier de l'entreprise Djiby retourne au Sénégal pour investir dans l'automobile, à Thiès. «J'achetais des voitures sur Leboncoin en France pour les revendre au Sénégal. Les voitures non vendues étaient louées, cela me rapportait pas mal d'argent» précise Djiby. Suite au succès de son entreprise, il décide avec un ami de créer le restaurant Madiba, à Thiès toujours, qui s'avère être un échec cuisant. «Il ne permettait pas de rembourser les coûts de l'entreprise automobile, j'ai donc vendu les quelques voitures de mon parc et j'ai fermé le restaurant, j'étais ruiné» ajoute-t-il. S'en suit alors une descente aux enfers pour Djiby qui voit ses amis disparaître les uns âpres les autres au vu de ses difficultés financières.

Après quelques mois à ne rien faire chez ses parents, un ami venu de France lui paye un billet pour retourner en Occident. Il débarque le lendemain à l'aéroport d'Orly, sur les coups de 10 heures. «Je suis arrivé avec 30 centimes, sans endroit ou dormir. Je suis donc resté une semaine à l'aéroport sans rien manger les deux premiers jours et en buvant beaucoup d'eau pour couper la faim. Je voulais retourner à Toulouse mais je n'avais plus d'attaches et pas d'endroit où dormir. Après une semaine d'errance, j'ai appelé une ancienne connaissance qui a accepté de m'héberger à Toulouse. J'ai pris un TER illégalement et je me suis rendu là-bas. Au bout d'une semaine chez mon amie, la situation devenait difficile pour elle et elle m'a donc demandé de partir. Sans logement, je me suis rendu vers une assistante sociale qui m'a présenté Marie France Almansa qui travaille à la mairie, elle a été l'une des seules à croire en moi. Après de nombreux CV déposés, le Cours des Halles m'a embauché en tant qu'employé libre-service du magasin. J'ai fait mes preuves et en l'espace de deux ans, je suis devenu responsable de deux des magasins de la chaîne. Je me réveille chaque jour en me disant que je peux retourner dans la rue. Je veux montrer aux gens qu'aucune épreuve n'est insurmontable» confie l'homme de 35 ans.

source: http://goo.gl/WT4Kzx

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