Il y a trente et un ans, le 7 février 1986, disparaissait Cheikh Anta Diop, l'un des grands intellectuels africains du XXe siècle.

Méconnu au Sénégal et principalement des jeunes générations même si l’Université de Dakar porte son nom, Cheikh Anta Diop fut l'un des plus vaillants lions qui racontent les histoires de chasse.

Né à Tiethiou, dans la région de Djourbel, le 29 décembre 1923, formé à l’école coranique puis à l’école française, Cheikh Anta Diop grandit à Dakar. Très jeune, il élabore un alphabet africain. A 22 ans, titulaire de deux baccalauréats, l’un en mathématique et l’autre en philosophie, il fait déjà preuve d’une curiosité intellectuelle particulière.
Il obtint son doctorat en démontrant que la première civilisation que l’Humanité aie connue est négro-africaine, bouleversant ainsi les paramètres historiques et culturels.

Dans son ouvrage Nations nègres et Culture, Cheikh Anta Diop écrivait:

« En disant que ce sont les ancêtres des Nègres, qui vivent aujourd’hui principalement en Afrique Noire, qui ont inventé les premiers les mathématiques, l’astronomie, le calendrier, les sciences en général , les arts, la religion, l’agriculture, l’organisation sociale, la médecine, l’écriture, les techniques, l’architecture (...) on ne dit que la modeste et stricte vérité (…). Dès lors le Nègre doit être capable de ressaisir la continuité de son passé historique national , de tirer de celui-ci le bénéfice moral nécessaire pour reconquérir sa place dans le monde moderne, sans verser dans le nazisme à rebours , car la civilisation dont il se réclame eût pu être créée par n’importe quelle race humaine - pour autant que l’on puisse parler d’une race - qui eût été placée dans un berceau aussi favorable, aussi unique ».

Durant toute sa vie, ce savant précurseur, insatiable de sciences et de connaissances, homme politique éclairé, fut en quête de vérité et de justice afin de redonner à l'Afrique conscience historique et dignité.

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