Les trois vagins du kangourou femelle !

Mosaïques : Focus • Science

mercredi 26 juillet 2017

Un jour, pendant une visite scolaire, un enfant me demande comment se reproduisent les kangourous. Je me mets alors à réciter mon baratin, que ça faisait des larves minuscules qui sortaient du vagin pour se blottir bien au chaud dans la poche ventrale de leur maman afin de terminer leur développement. Et là, je me suis rendu compte que je ne m’y connaissais que dalle à la reproduction et l’accouchement des kangourous. Impossible de visualiser comment faisait la larve pour se retrouver dans la poche.

Oh, oh, chouette, voici une bonne idée d’article et je me mets à prospecter à la recherche des informations qui sont… rares. Étonnamment, ce n’est pas si facile que ça à trouver. Mais le peu que j’arrive à dénicher me fait débarquer dans un autre monde incroyable où la fiction dépasse la réalité ! Alors, prépare ta boisson favorite, cale bien ton cul sur ton siège, à l’aise Blaise, et c’est parti pour une virée remplie de rebondissements. Prêt ? Et roule ma poule !

Le bordel vaginal du kangourou femelle

C’est l’impression que ça donne car la femelle a trois vagins et deux utérus ! Les spermatozoïdes du mâle se rendent aux utérus via les vagins latéraux. Puis, lors de l’accouchement, la larve sort par le vagin du milieu. Remarquez que les urètres, reliant les reins (kidneys) à la vessie (bladder), traversent les interstices entre les trois vagins, les empêchant alors de fusionner en un seul vagin.

Les trois vagins du kangourou femelle

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Ceci expliquerait pourquoi l’embryon naît à un stade de développement prématuré et que sa taille soit minuscule (90 fois plus petit que les kangourous adultes). La faute au vagin du milieu très étroit qui ne permet pas un passage pour des bébés kangourous plus gros et mieux développés. La larve doit alors sortir et finir sa croissance dans la poche ventrale. Surtout, cette organisation complexe de l’appareil reproducteur explique qu’un kangourou femelle puisse être enceinte en permanence :

  1. Un kangourou de quelques mois non encore sevré revient mettre sa tête dans la poche de sa mère pour continuer à téter.
  2. Pendant ce temps-là, une larve (son frère ou sa sœur) se développe dans la poche, la bouche accroché à un téton.
  3. D’ici là, un embryon est retenu dans un utérus. Il sortira quand la poche sera libre.

Le double pénis du kangourou mâle

Oui, tu as bien lu : le mâle possède un pénis bifurqué, qui se sépare en deux colonnes indépendantes. De plus, les testicules sont situés au-dessus du pénis et seraient « très mobiles » (sans savoir ce que ça veut dire réellement). Mais il semblerait que cette particularité ne se retrouve pas chez les deux espèces les plus grandes des kangourous (le kangourou roux et le kangourou géant). Eh oui, pour couronner le tout, savais-tu qu’il existe 53 espèces de kangourous, divisées en 11 genres ? Et qu’on appelle « kangourous » les plus grandes espèces et « wallabies » les plus petites sauf qu’il n’y a pas vraiment de différences entre les deux. Bon, bon, on va éviter d’entrer dans les détails, c’est déjà assez la zone comme ça.

Le pénis bifurqué du kangourou mâle

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Je n’ai pas réussi à trouver de meilleur image de pénis bifurqué d’un kangourou alors si tu as mieux, je suis preneur ! Il semblerait que cette caractéristique, ainsi que la présence des trois vagins, soient partagées par l’ensemble des marsupiaux : koalas, wombats, diables de Tasmanie… A confirmer. Et surtout, je n’ai pas trouvé la réponse à ma question : est-ce qu’il y a trois entrées de vagins ou une seule qui se divise en trois ou deux pour le pénis bifurqué du mâle ? Doit-il insérer les deux pénis ou un seul suffit ? Aôw, de que questions sans réponses !

La sortie de la larve

Deux heures avant la naissance du bébé kangourou, la mère s’assied, la queue entre les jambes et nettoie sa poche marsupiale. Elle trace ensuite un chemin avec sa salive entre la sortie du vagin et la poche. Celle-ci est située sur le ventre à une distance de 30 cm au-dessus du vagin et elle est ouverte vers le haut. Ainsi, guidée par l’odeur de la salive, la larve repère sans difficulté la poche en remontant sur le ventre et en s’accrochant aux poils grâce aux griffes de ses pattes avant. L’ascension dure 5 minutes environ où elle doit se démerder comme une grande.

Un embryon dans la poche marsupiale

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Une fois dedans, elle restera accrochée à une tétine par la bouche pendant 6 mois. La poche marsupiale contient quatre « tétines » qui produisent un lait dont la composition varie au fur et à mesure de son développement. Riche en sucres au début, il devient plus riche en protéines ensuite pour favoriser le développement du cerveau et des membres puis en graisse pour favoriser son activité.

Naissance d’un bébé kangourou

A ce stade, le bébé a 4 semaines (équivalent à un embryon humain de 8 semaines). Il ne mesure pas plus de 2 cm pour un poids de 1 gramme. 5 à 6 mois plus tard, il sort la tête de la poche pour la première fois. Petit à petit, il s’enhardira à sortir complètement de poche avant d’y retourner prestement au moindre signe de danger. Il pèse alors 3,5 kg. Il quitte la poche définitivement 3 mois après. Les kangourous tètent leur mère jusqu’à l’âge d’environ un an (pour un poids de 10 kg) et ils sont adultes à dix-huit mois. Ces chiffres sont surtout valables pour le kangourou roux mais ils donnent une idée de la durée du processus de développement.

En général, les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit à la fois. Lorsqu’elles sont jeunes, elles donnent naissance à des femelles. En vieillissant, elles donneront naissance à des mâles. Étrange non ?! ce phénomène n’est pas encore expliqué.

Les mystères abyssales du vagin

Je ne sais pas pour toi mais ça m’a décoiffé la gomina en apprenant tous ces détails sur la reproduction et la naissance des kangourous ! J’ai trouvé plus de questions que de réponses car au fond les vagins restent un domaine très mal connu et il reste encore beaucoup à apprendre aussi bien du point de vue anatomique que de l’évolution des êtres vivants. Tu n’es pas convaincu(e) ? Alors, va vite mater l’excellente vidéo de DirtyBiology !

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