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Une nouvelle génération de créateurs de mode émerge en Tunisie


Si la jeune génération de créateurs se diversifie, les galères ne manquent pas. Dans un pays où le statut d’artiste n’a pas d’existence juridique, l’obtention d’un visa peut être compliquée. Autre lourdeur : celle des réglementations douanières qui n’autorisent pas les créateurs à vendre leurs tenues hors de la Tunisie.
 
Mehdi Kallel, 35 ans, en a fait les frais en 2018 à l’issue de la fashion week parisienne. De la même génération qu’Ali Karoui et Ahmed Talfit qui habillent les stars du monde arabe et s’exportent à l’international, ce créateur est rompu aux défilés à l’étranger. Mais ses robes ont été coincées à la douane pendant deux semaines à l’aéroport de Tunis-Carthage à son retour. « Même si j’ai pu les récupérer, cela montre bien nos difficultés. Il y a une paperasse énorme à remplir dès que l’on veut faire sortir des tenues, sans oublier la caution à verser pour assurer le retour. Rien ne doit sortir sans revenir en Tunisie », déclare-t-il.
 
Certains, comme Anissa Meddeb qui vise aussi bien l’export (30 %) que le marché local (70 %) via la vente en ligne, ont dû trouver des combinaisons très compliquées pour pouvoir vendre. « J’ai dû créer trois sociétés, une en Tunisie pour exporter, une SARL en France et encore une société en Tunisie pour pouvoir vendre localement dans les concept stores », détaille-t-elle.
 
Malgré ces embûches, en partie liées à un manque de fédération de la filière, la jeune génération commence à se démarquer sur le plan créatif. 







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