Algérie 2017 est une année charnière pour l’Algérie. La situation économique et sociale est telle que le spectre d’un Printemps arabe n’est pas exclu aujourd’hui par de nombreux observateurs.
Pour l’Algérie, les prévisions se suivent et malheureusement se ressemblent. Le FMI, la Banque mondiale et d'autres institutions et observateurs avertis soulignent tous que 2017 sera difficile. Les manifestations du début d’année donnent une idée des tensions perceptibles qu’une étincelle pourrait allumer. C’est ainsi que mondafrique a titré, dans un article publié aujourd’hui «Afrique 2017, ça passe ou ça casse en Algérie». L’auteur de l’article explique d’emblée que 2017 est «l’année de tous les dangers en Algérie».

Il faut dire que ce ne sont pas les ingrédients d’une explosion sociale qui manquent. En effet, à cause de la chute des recettes pétrolière, le pays fait face à une crise financière aigue, un déficit budgétaire lié à la chute des ressources pétrolières, une dépréciation du dinar qui renchérit le coût des importations et augmente l’inflation importée, un chômage en augmentation et pour couronner le tout, un loi de finance 2017 se traduisant par une hausse des prix des produits de base.

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Face à ces facteurs, la réaction du gouvernement algérien s’est résumée à l’austérité, baisse des subventions et augmentation des taxes.
Conséquence, de nombreux projets d’investissement sont aujourd’hui suspendus dont le métro d’Alger, les autoroutes, etc. Seulement, ce remède semble devenir aujourd’hui un véritable obstacle à la croissance d'une économie en crise.

Et face à la crise et la baisse des recettes et créer des emplois, l’Etat essaye d’attirer les investisseurs étrangers. Toutefois, la manière n’y est pas. Ainsi, au niveau du secteur automobile, les constructeurs sont forcés de s’implanter pour y écouler leurs marques. L’obstacle majeur à l’implantation des investisseurs étrangers reste cette loi qui n’accorde au maximum qu’une détention de 49% du capital d’un projet en Algérie. Une situation qui n’enchante pas les grands groupes financiers et industriels qui rechignent, quand ils ont le choix, contrairement aux constructeurs automobiles, de s’implanter en Algérie.

Et pour faire face au déficit budgétaire, la loi de finances a été élaborée en misant sur les recettes fiscales et la baisse des dépenses liées aux subventions et aux investissements. Ainsi, l’Etat a procédé à des augmentations des taxes et rehaussé les prix de certains produits de base, comme les carburants. Une situation à l’origine de la grève du début d’année et des émeutes de Béjaïa.

Selon Monde Afrique, «le spectre de 2011 a plané sur le pays», rappelant qu’«en janvier 2011, des émeutes contre la cherté de la vie ont ravagé tout le territoire algérien provoquant une série de changements politiques pour ramener la paix sociale».

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Et conscient des risques d'une explosion sociale au niveau du pays, les autorités algériennes semblent s’y être préparés. «Officiellement, au niveau de la DGSN, la police algérienne, tout a été préparé pour parer à des mouvements de masses. Les rapports des renseignements généraux algériens décrivaient une rue en colère et exaspérée par les mauvaises conditions sociales aggravées par la crise financière. Ces rapports mettaient en garde les autorités contre une explosion sociale dès la fin 2016». Ayant échappé en 2016, les signes de tensions sociales sont perceptibles.

C’est dans ce contexte que l’Algérie se prépare à des élections législatives en avril prochain. D’ici là, les observateurs pensent que beaucoup de changements se produiront au sein de l’appareil politique qui dirige le pays sachant que de nombreuses têtes sont décriées et que la guerre souterraine de la succession est déjà enclenchée. Les changements au sein du parti FLN ne sont que les prémisses d’importants changements au sommet de l’Etat.

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