SEPT TYPES DE CANCERS ont été identifiés parmi les conséquences de la dépigmentation artificielle ("Khéssal"), selon un rapport d’expertise intitulé «Usage des dermocorticoïdes à usage cosmétique au Sénégal». Publié en mai 2014, ce rapport a été largement distribué par l’«Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle» (AIDA), qui invite les autorités à retirer les CORTICOÏDES du marché des produits cosmétiques. L’HYDROQUINONE (un produit de base, particulièrement corrosif, identifié dans la plupart des produits de dépigmentation) a un effet cancérigène qui pourrait expliquer le rôle des substances dépigmentantes dans la genèse de certains cancers, lit-on dans ce document.

D'AUTRES COMPLICATIONS dermatologiques, comprenant des eczémas de contact allergiques et des dermites caustiques, sont également signalées dans ledit rapport. Qui précise qu'en dehors des complications dermatologiques, des affections générales comme le DIABÈTE et L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE ont été associées à la dépigmentation artificielle, citant une étude réalisée à l’Hôpital principal de Dakar, avec un groupe de femmes utilisant les produits dépigmentant, comparativement à un autre groupe qui n’en utilisait pas».

SELON AIDA, «la dépigmentation artificielle par les corticoïdes a une prévalence élevée au Sénégal, de l’ordre de 67%, et les complications médicales sont retrouvées chez plus de 52% des femmes. La plupart des produits sont des médicaments détournés de leur destination médicale officielle, en l’occurrence les corticoïdes et l’hydroquinone».

LE RAPPORT SOULIGNE qu’il n’existe pas de législation spécifique aux dermocorticoïdes et leur commercialisation est soumise aux mêmes textes que ceux en vigueur pour les médicaments. Les produits sont de nature et de composition variées, répartis entre les produits de fabrication artisanale et les produits modernes.

LES PREMIERS sont fabriqués par les femmes elles-mêmes, qui «mélangent des produits divers à base d’huile de palme, d’œuf, de savon, de shampoing et de dermocorticoïdes. Ce mélange est ensuite porté à ébullition, avant son application».

«LES INGRÉDIENTS DE BASE varient et chaque femme détient jalousement ses secrets de fabrication», selon le rapport qui est assorti d’une série de recommandations. Dont celle relative à l’interdiction de la vente de dermocorticoïdes comme produits dépigmentant et l’introduction de modules d'information traitant des complications médicales de la dépigmentation artificielle, dans les programmes de formation sanitaires.

Source : Aps

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