Un groupe d'archéologues a découvert les restes d'un charnier d'enfants, tués lors d'offrandes aux dieux. Ces massacres datent de la période de la civilisation andine Chimu, installée au nord du pays jusqu'à la fin du XVe siècle.

Un nouveau site de sacrifice rituel a été découvert par une équipe d'archéologues au Pérou. Ce sinistre théâtre est proche d'un autre lieu où des preuves du plus grand sacrifice collectif d'enfants d'Amérique avaient été retrouvées entre 2011 et 2016. Des restes de plus de 140 enfants avaient alors été exhumés. Mais cette nouvelle découverte pourrait s'avérer encore plus importante.

«Jusqu'ici, nous avons trouvé les restes de 56 enfants, sacrifiés par la civilisation Chimu», a déclaré l'archéologue péruvien Gabriel Prieto à l'AFP. Mais «ce nouveau site pourrait facilement abriter plus du double des restes que nous avions trouvés à Huanchaquito», lieu de la précédente découverte, a-t-il estimé.

Ces recherches sont menées par une équipe internationale dirigée par Gabriel Prieto, de l'Université nationale de Trujillo, et John Verano, de l'Université de Tulane aux États-Unis. Le nouveau site sacrificiel est situé à Pampa La Cruz, près de la ville de Huanchaco, dans la région côtière de Trujillo, à 700 km au nord de Lima. Les restes des 56 enfants, âgés de six à 14 ans, ont été découverts début mai, enveloppés dans des linceuls de coton placés face à la mer, à un kilomètre au nord de Huanchaquito.

Des sacrifices fréquents chez les Chimu

«Ce qui est intéressant c'est qu'ils ont été sacrifiés par une incision au sternum et que leurs côtes sont écartées, comme à Huanchaquito», ce qui renforce l'hypothèse que «Huanchaco était un lieu où des sacrifices rituels étaient couramment pratiqués pendant la civilisation Chimu», a souligné M. Prieto.

Cette civilisation précolombienne vivait tout le long de la côte péruvienne, jusqu'à ce qui est aujourd'hui l'Équateur, avant de disparaître en 1475, battue par l'empire inca. La découverte des restes de 140 enfants et de 200 jeunes lamas à Huanchaquito avait été annoncée fin avril par National Geographic. L'analyse des objets trouvés sur le site avait permis de les dater entre les années 1400 et 1450. Le magazine avait alors souligné le caractère exceptionnel de cette découverte.

FacebookTwitterFacebookLinkedInPinterest