Le nouveau directeur artistique de Louis Vuitton homme est aussi DJ, architecte, créateur de meubles… Virgil Abloh est partout

Avec la force et la conviction ancrées au fond des tripes, il a tout donné. Il l’a tellement voulu, ce Graal en lettres  d’or, qu’il les a liées à son nom pour l’éternité. Gamin, déjà, Virgil Abloh en rêvait. Skateboard aux pieds, parcourant l’asphalte de sa banlieue natale, baggy et tee-shirt extra-large au vent, il ne jure que par Michael Jordan et les Chicago Bulls, s’éclate au son du rap et du hip-hop, le graff pour tout bagage « fashion » en main.

Pour ses copains, il édite des tee-shirts et mixe en soirée après les cours. A 16 ans, il est DJ. Ses études sont fluides, la vie est cool. Mais pour son père, immigré du Ghana, avoir un job sérieux est une nécessité. Son fils sera ingénieur. Virgil, par respect, ne s’opposera pas. Il décroche en 2002 son diplôme en génie civil, qu’il couronnera quatre ans plus tard d’un master en architecture. Sa vie bascule sur un coup de fil. Kanye West, natif comme lui de Chicago et déjà roi du rap, l’appelle. Il cherche un directeur créatif, un gars comme lui, qui comprenne la musique et la culture. Virgil quitte son job d’architecte et se lance pendant quatorze ans dans l’aventure Kanye.

Pour ce « polymathe » créatif, ce touche-à-tout érudit, la compil est une seconde nature. Il vient de concevoir des meubles pour Ikea, sort son premier single, « Orvnge », cartonne avec une énième ligne de baskets pour Nike, dessine la collection de sa propre marque, Off-White, crée celle de Louis Vuitton, repense la valise Rimowa, enflamme le plus gros festival de hip-hop à Manchester et produit des œuvres avec le célèbre artiste Takashi Murakami, exposées à la galerie Gagosian. Virgil Abloh est partout ! Il définit sa présence à la tête de la ligne homme de Louis Vuitton comme ironique. Un pied de nez à l’Histoire, quand on sait que, il y a vingt ans, le luxe rejetait le street wear ; rappeurs avec. Pour son premier défilé Louis Vuitton, il a embrassé Paris de toute son énergie créative. A fait voler en éclats les barrières sociales de la mode, ses stéréotypes, ses clivages, et l’a libérée de ses chaînes vaniteuses.

 

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