La situation se débloque pour l'Aquarius. Après cinq jours dans les eaux méditerranéennes à la recherche d'un port d'accueil, plusieurs pays européens se sont accordés pour se répartir les 141 migrants secourus par le navire au large de la Libye vendredi. Mais aussi les 114 personnes récupérés par un autre bateau, arrivé lundi soir à Malte. L'île, qui a dans un premier temps refusé d'accueillir le bateau, vient de donner son feu vert pour le laisser accoster sur son territoire. «Malte va donner à l'Aquarius la permission d'entrer dans ses ports, même s'il n'a pas l'obligation légale de le faire.», a tweeté le premier ministre maltais, Joseph Muscat.

«Malte servira de base logistique et la totalité des 141 migrants censément à bord seront répartis entre la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal et l'Espagne», précise le gouvernement dans un communiqué. La France va accueillir 60 des 255 migrants secourus au total en mer (141 pour l'Aquarius et 114 pour l'autre bateau). En plus de l'accord trouvé ce jour, en urgence, pour les migrants de l'Aquarius, l'Elysée explique vouloir «proposer dans les prochaines semaines un mécanisme pérenne» pour «éviter les crises à répétition».

L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) s'apprête à envoyer une mission à Malte, pour sélectionner les migrants pouvant bénéficier de l'asile en France, a précisé la présidence. Cette mission devrait arriver sur le territoire jeudi.

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avait aussi annoncé accueillir 60 des 141 personnes à bord du navire. «L'Espagne a coordonné un accord pionnier avec six pays pour se répartir l'accueil des personnes de l'Aquarius. (...) L'Espagne accueillera 60 personnes», a-t-il tweeté.

L'Espagne, qui avait frappé les esprits en accueillant mi-juin à Valence l'Aquariu s avec 630 migrants, s'était cette fois-ci montrée réticente à offrir de nouveau un port au navire affrété par les ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières. «L'Espagne n'est pas le port le plus proche, et donc pas le port le plus sûr pour débarquer», avait fait valoir lundi à l'AFP une source gouvernementale espagnole.

Un peu plus tôt ce mardi, le président indépendantiste catalan, Quim Torra, s'est également proposé d'accueillir l'Aquarius et ses 141 migrants dans sa région du nord-est de l'Espagne. «La Catalogne sera toujours une terre d'accueil», a-t-il écrit sur son compte Twitter. En France, le port de Sète (Hérault) et la Corse se sont aussi proposés lundi.

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