Le célibat des prêtres catholiques est-il la cause principale des abus sexuels commis par des ecclésiastiques ? Après les nouvelles révélations de l’été sur les violences commises sur des enfants pendant des décennies en Pennsylvanie, Nancy Huston a défendu cette thèse dans une tribune publiée par Le Monde le 21 août. L’écrivaine y demandait au pape François de « lever l’injonction au célibat ». « Le problème n’est ni la pédophilie ni la perversion, écrivait-elle. Le problème, c’est qu’on demande à des individus normaux une chose anormale. (…) Les prêtres ne sont pas chastes. Ils n’arrivent pas à l’être. Il faut en prendre acte. »

Faut-il établir une relation directe de causalité entre ce célibat, qui est, depuis le XIe siècle, l’une des règles liées à la prêtrise dans l’Eglise latine, et les scandales dévoilés ces vingt dernières années, essentiellement dans les pays occidentaux ? « Mettre en lien abus sexuels et célibat pose un problème de fond, objecte la théologienne Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref). Cela donne à penser que, si les prêtres étaient mariés, il n’y aurait plus d’abus. A quelle image de la femme et de la relation de couple ce raisonnement renvoie-t-il ? »

Le célibat ne serait-il pas de nature à attirer certains hommes en délicatesse avec leur sexualité, qui pourraient espérer trouver dans la prêtrise un refuge ?

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