Fondée en 2011 par Omoyemi Akerele, à travers son agence Style House Files, la Fashion Week de Lagos est depuis huit ans l'un des événements majeurs de la mode africaine. Cette année, elle a réuni durant trois jours sous une tente géante sur l'île Victoria fin octobre plus de 50 créateurs venus de toute l'Afrique pour présenter leurs dernières collections. Et les meilleurs stylistes nigérians étaient là : Maki Oh, Mai Atafo ou Lisa Folawiyo, NKWO aux nouveaux créateurs comme Demure de Deneke. Sans compter les créateurs désormais habitués de l'événement comme la Sénégalaise Adama Paris, l'Ivoirien Elie Kuama, le Sud-Africain MaXhosa by Laduma et bien d'autres. Certains créateurs sont venus d'encore plus loin, comme le Studio 189 de New York fondé par l'actrice Rosario Dawson et la styliste Abrima Erwiah. Elles ont installé le siège de la marque au Ghana, voisin, et proposent une mode prônant le développement durable.

Mais c'est certainement la marque sénégalaise Tongoro (dont Beyoncé est une fan) qui a fait une entrée remarquée au programme, tout comme le designer kényan Anyango Mnpinga, dont les créations aux coupes délicates sont travaillées selon un style mélangeant le moderne et les traditions africaines. Les collections sont allées du minimaliste au streetwear, en passant par les tenues de soirée. « Nous essayons d'éduquer les gens. Tout le monde voit les émissions – les paillettes et le glamour –, mais pas les concepts, en particulier dans un pays comme le Nigeria, où il n’y a pas de millions d’entreprises manufacturières », a confié Omoyemi Akerele, ancienne juriste, au magazine Vogue.

À Lagos, les stylistes africains ont le vent en poupe

Il faut dire que le Nigeria a connu une année exceptionnelle, en termes de mode, avec la présence à Lagos de mannequins de premier plan. L'ex-mannequin vedette Naomi Campbell est venue défiler à Lagos en avril. Elle est tombée amoureuse de cette mégapole d'une vingtaine de millions d'habitants dont le rythme implique une créativité qui s'adapte ou meurt. « Je ne voulais pas repartir », a-t-elle dit à propos de son séjour au Nigeria. « Je pense que les gens commencent à voir ce que nous avons », estime Amaka Osakwe, directeur artistique de Maki Oh, l'une des marques les plus connues d'Afrique de l'Ouest, citée par l'AFP. Le point d'orgue a eu lieu fin août, lorsque la Première ministre britannique Theresa May a été vue dans une tenue du designer nigérian Emmy Kasbit.

Autre succès pour le couple Akerele (Tokounro, le mari d'Omoyemi est commercial et assume également les fonctions de président du groupe, NDLR), la marque Maybelline, appartenant à L'Oréal, est devenue sponsor de la LFW, en plus de Heineken, partenaire de longue date. Et ce, au moment même où Omeyemi a fait une percée dans The Business of Fashion 500 – « l'indice professionnel des personnes qui façonnent le secteur mondial de la mode ».

 

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