Assise dans le coquet jardin de sa jolie petite maison située dans un quartier tranquille de Dakar, Alia Baré revient, dans un sourire, sur son parcours. La styliste répond patiemment à ses questions avant de revenir vers nous. Sa griffe, » Faith to Faith « , est devenue un « must have » au Sénégal et dans l’ensemble de la région.

Cette mère de famille de 36 ans a suivi une belle carrière de femme d’affaires avant de se lancer dans la mode. Elle a décide de quitter la finance pour apprendre la mode au Raffles Design Institute. « Lorsqu’on est une fille de bonne famille et qu’on dispose d’un certain bagage intellectuel, on vous dit qu’il n’est pas raisonnable de faire un tel virage. Mais je ne voulais pas continuer à travailler dans la banque ou devenir une desperate housewife « , explique Alia Baré. Un changement n’allant jamais seul, elle choisit également de quitter l’Asie.

 

Owens

 

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Owens Ndiaye ne dira pas le contraire. « Il y a dix ans, les gens disait que la mode ne fonctionnerait jamais à Dakar, se souvient le fondateur de la griffe éponyme. Et regardez aujourd’hui… On voit de plus en plus de créateurs se lancer et beaucoup font des choses merveilleuses. » Ce juriste de formation a toujours eu une paire de ciseau et un crayon dans les mains. « Dès ma première année de droit, j’ai commencé à dessiner des vêtements que je faisais coudre par un tailleur en bas de chez moi, assure t-il. Mes amis m’ont ensuite demandé de leur créer des habits. J’ai fini mes études en 2011 mais j’ai décidé dès l’année suivante d’ouvrir ma première boutique. «

 

Sisters of Afrika

 

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Hélène Daba suit la même stratégie. Cette ancienne mannequin âgée de 33 ans a fondé avec ses 6 sœurs la griffe « Sisters of Afrika ». » Je suis 100% dakaroise et j’ai appris le métier à l’Institut des sciences et métiers de la mode (Ismod), explique la styliste. J’ai commencé par dessiner mes vêtements puis j’ai fait les tailleurs et les robes de mes copines et nous avons finalement lancé notre marque en 2013. Je m’adresse aussi bien aux working girls qu’aux mères au foyer. Mes tissus sont africains mais mes coupes sont modernes. Nous avons des boutiques à Dakar, à Brazzaville et nous pensons nous installer bientôt à Abidjan. Nos collections sont également vendues sur notre site internet. » Le succès de cette marque ne se dément pas. « Nous allons nous développer un peu partout sur le continent, promet Hélène Daba. Les Africaines sont à la recherche de produits locaux mais elles sont de plus en plus exigeantes concernant la qualité des vêtements qu’elles achètent. »

 

Momo le Bottier

 

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Dakar abrite aussi des artisans extrêmement compétents sans qui les créateurs ne pourraient pas travailler. Mamadou Thiam est un de ceux-là. Ce chausseur qui travaille depuis 2001 a ouvert il y a tout juste quatre ans un magasin situé dans un quartier populaire. » Momo le Bottier « , c’est son nom, propose des modèles pour les hommes et les femmes d’une qualité irréprochable. « Une paire de mocassin demande 40 heures de travail », explique le jeune patron.

 

 

 

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