Le week-end pour vous c’est sacré. Le samedi et/ou le dimanche, on vous entend donc ronfler jusqu’à 11 heures, parfois plus tard. Si vous pensez que ces grasses matinées vous permettent de récupérer de toute la fatigue accumulée durant la semaine, vous vous trompez. Selon une récente étude, dont les résultats ont été publiés le 28 février dans la revue américaine Current Biology, dormir davantage pendant les jours de repos retarderait la sécrétion de mélatonine dans le cerveau, l'hormone du sommeil, et diminuerait notre sensibilité à l'insuline, une autre hormone spécialisée dans la régulation du taux de sucre dans le sang. En clair, en dormant plus pour rattraper une dette de sommeil, on dérèglerait de nouveau notre horloge biologique interne, habituée pendant les cinq jours précédents à un autre rythme.

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Ces travaux font écho à ceux menés par l’université d’Arizona et publiés en juin 2017 dans la revue Journal of Clinical Sleep Medicine. En s'intéressant aux habitudes hebdomadaires de 984 adultes de 22 à 60 ans, les chercheurs ont mis en évidence que chaque heure de sommeil supplémentaire pendant les jours de repos augmente de 11% le risque de développer des maladies cardiovasculaires. Cette habitude, que certains scientifiques qualifient de «jet lag social», impacterait également l'humeur.

Faire "Paris-New York" en un week-end

«Les ruptures de rythme représentent un stress pour le corps et font effectivement le lit des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2. Se décaler de plus de deux heures chaque fin de semaine a des conséquences sur le métabolisme», confirme Sylvie Royant-Parola, psychiatre et médecin du sommeil. Selon la spécialiste, un décalage de cinq heures est une véritable agression pour l’horloge biologique.

En conséquence, vos grasses matinées vous fatiguent plus qu'elles ne vous reposent. «C’est un peu comme si vous étiez sur un fuseau horaire la semaine et un autre pendant le week-end. Cela équivaut à faire un aller-retour Paris-New York en deux jours», illustre la neurobiologiste Joëlle Adrien, directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), à Paris.

C'est ainsi que sortir du lit le lundi devient un calvaire. «Il est facile de se coucher plus tard le vendredi soir, mais aller au lit plus tôt le dimanche soir pour être en forme le lendemain n’est pas possible puisque votre corps ne sait pas qu’il va se lever tôt.»

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