Le lundi 23 décembre 2019, en effet, après plus de six mois passés en Europe, le président de Générations et peuples solidaires (GPS) décide de rentrer dans son pays. Cette décision a entraîné une succession d’événements. D’abord, son avion a été dérouté à Accra, au Ghana. A Abidjan, le régime a procédé à l’arrestation de plusieurs de ses partisans qui se sont mobilisés pour l’accueillir. Le même jour, le procureur de la République a lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre du candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020 pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national » et « détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard de francs CFA ». Séjournant à Barcelone, en Espagne, la réaction du député de Ferké ne s’est pas fait attendre. «En ce qui concerne l’accusation fallacieuse de déstabilisation qui reposerait sur un enregistrement vidéo, monsieur Guillaume Soro tient à rassurer les Ivoiriens qu’il reconnaît une seule déstabilisation, celle de 2002 pour le compte de l’actuel président de la République, Alassane Ouattara», a souligné Affoussiata Bamba-Lamine qui a lu la déclaration. Pour la première fois, Guillaume Soro cite nommément d’Alassane Ouattara, parlant de la rébellion de 2002. En sus, l’ancien leader estudiantin révèle qu’il «a été victime d’espionnage et de tentatives d’élimination physique à plusieurs reprises de la part du régime d’Abidjan». Des annonces qui illustrent parfaitement le vieux dicton : « à la guerre comme à la guerre ». En outre, dans des vidéos, certains proches de l’ancien chef rebelle ont fait savoir qu’ils «vont livrer dans les jours à venir des informations sur la rébellion de 2002». C’est dire que cette guerre ouverte entre l’ancien président de l’Assemblée nationale et le chef de l’Etat ivoirien risque d’entraîner d’autres révélations sur la rébellion de 2002. Reste à espérer que cette crise ne réveille pas les vieux démons.

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