NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a chuté lourdement lundi, emportée par les craintes de conséquences économiques encore plus négatives que prévu de la pandémie de coronavirus, ce malgré les efforts des banques centrales. L'indice Dow Jones a cédé 12,93% ou 2 997,1 points à 20 188,52, sa plus forte baisse depuis le krach boursier de 1987. Le S&P-500, plus large, a perdu 324,89 points, soit -11,98%, à 2 386,13. Macron déclare la "guerre" au coronavirus et durcit le confinement des Français Actualité | 16.03.2020 | 21:01 80 /// Marine Le Pen /// Édouard Philippe /// Emmanuel Macron Emmanuel Macron a pris lundi une mesure inédite dans l'histoire récente de la France en annonçant une restriction sévère des déplacements de la population, parce que le pays "est en guerre" contre la pandémie du coronavirus. Le chef de l'Etat a aussi annoncé le report du second tour des élections municipales et la suspension de toutes les réformes dont celle des retraites, aussi emblématique que contestée. "Jamais la France n'avait eu à prendre de telles décisions par temps de paix", a lancé le président dans sa seconde allocution solennelle en cinq jours, soulignant que "nul ne peut savoir" combien de temps allait durer l'épidémie. Le dernier bilan fait état de 21 nouveaux décès (148 en tout) et 1.200 nouveaux cas lundi, soit plus de 6.600 en tout. Sans prononcer le mot "confinement", qui était attendu, Emmanuel Macron a annoncé que les "déplacements seront fortement réduits pour 15 jours au moins" à partir de mardi à midi pour "limiter au maximum les contacts" et lutter contre l'expansion du coronavirus. Il ne sera ainsi plus possible de "retrouver ses amis ou aller au parc", et "seuls doivent demeurer les transports absolument nécessaires", "pour se soigner", faire ses courses ou encore "aller au travail quand le travail à distance n'est pas possible", a détaillé le chef de l'Etat. "Toute infraction à ces règles sera sanctionnée", a-t-il averti, sans plus de détails. "De fait, c'est bien un confinement", a précisé une source gouvernementale. "Sans confinement, on ne pourra mettre fin à l’épidémie", a insisté le ministre de la Santé Olivier Véran dans un tweet. - "rhétorique guerrière" - A droite et à gauche, des responsables politiques ont cependant critiqué un certain flou dans l'allocution de 20 minutes. "Lorsqu'on annonce la guerre, il faut donner des ordres clairs", a réagi Marine Le Pen. Le patron du PS Olivier Faure a regretté que "le président n’ait pas été plus précis" et n'ait pas annoncé "un confinement à l'italienne". Tandis que l'écologiste Julien Bayou a dénoncé "une rhétorique guerrière inutile" et un "confinement pas assez strict, sans contrôle démocratique". Mais pour le numéro 2 des Républicains Guillaume Peltier, "l'heure n’est pas venue de polémiquer" et "nous soutenons toutes les décisions". Emmanuel Macron a aussi appelé les Français contraints de rester chez eux à être solidaires entre voisins, à appeler leurs proches et à "inventer de nouvelles solidarités" et à retrouver "le sens de l'essentiel", par exemple pour lire des livres. "Je vous demande d'être responsables tous ensemble et de ne céder à aucune panique", a-t-il ajouté. "La France vit un moment très difficile" et "il faudra nous adapter" mais "nous gagnerons", a-t-il lancé. Emmanuel Macron a en outre annoncé le report du second tour des élections municipales, une décision qui "a fait l'objet d'un accord unanime" entre les partis. Il n'a cependant pas confirmé la date du 21 juin, proposée dans l'après-midi aux chefs de partis par le Premier ministre Edouard Philippe. - "très inquiétante" - Emmanuel Macron a précisé qu'un projet de loi "permettant de répondre à l'urgence" serait présenté mercredi en Conseil des ministres, puis dès jeudi devant le Parlement. Ces derniers jours, les experts médicaux n'ont cessé de s'alarmer de l'aggravation de la situation, qui "est très inquiétante" et "se détériore très vite", selon le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon. "Le nombre de cas double désormais tous les trois jours", a-t-il souligné, insistant notamment sur les "centaines" de malades en réanimation et dont le pronostic vital est engagé. Le chef de l'Etat a annoncé qu'un hôpital de campagne du service de santé des armées serait déployé "dans les jours à venir en Alsace" et que des masques seraient distribués dès mardi aux soignants des 25 départements les plus touchés. La mesure de confinement limité intervient après une série d'autres décisions de plus en plus contraignantes prises ces derniers jours mais qui ont été jugées insuffisantes pour faire face à l'aggravation de la pandémie. Le week-end a ainsi été marqué par l'annonce de la fermeture des lieux publics "non-essentiels", comme les restaurants, les bars et les commerces non-alimentaires. Elle s'ajoutait à celle des crèches, des écoles et des universités, annoncée jeudi par Emmanuel Macron au cours d'une première allocution télévisée. - "pas de pénurie" - La Bourse de Paris a connu une nouvelle débâche en chutant de 5,75% alors que les places mondiales sont toujours en pleine tempête et que Bruxelles attend désormais une récession pour 2020. Pour éviter une multiplication des faillites, Emmanuel Macron a annoncé une garantie des prêts bancaires accordés aux entreprises à hauteur de 300 milliards d'euros, ainsi qu'un "dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien ou report d'échéances bancaires et de garanties de l'Etat à hauteur de 300 milliards d'euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques". Les loyers et les factures d'eau, de gaz et d'électricité "devront être suspendus" pour les plus petites entreprises qui rencontrent "des difficultés", a-t-il également annoncé. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a assuré qu'il n'y aurait "pas de pénurie", tout en leur demandant de ne pas multiplier les achats de précaution. Mais en Alsace par exemple, une des régions les plus touchées, des grandes surfaces ont été prises d'assaut avec de longues files de chariots devant les entrées. Également sur le plan pratique, de nombreux parents ont fait état, au premier jour de fermeture des écoles, de difficultés pour se connecter aux sites officiels en ligne destinés à faire la classe à la maison. Wall Street replonge, la Fed ne rassure pas AD Finance | 16.03.2020 | 20:56 13 /// Donald Trump NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a chuté lourdement lundi, emportée par les craintes de conséquences économiques encore plus négatives que prévu de la pandémie de coronavirus, ce malgré les efforts des banques centrales. L'indice Dow Jones a cédé 12,93% ou 2 997,1 points à 20 188,52, sa plus forte baisse depuis le krach boursier de 1987. Le S&P-500, plus large, a perdu 324,89 points, soit -11,98%, à 2 386,13. AD Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 970,28 points (-12,32%) à 6 904,59 points. Pour la troisième fois en six journées, les "coupe-circuits" instaurés après 1987 ont dû être activés en début de séance sur les trois indices phares, l'indice S&P 500 ayant enregistré une baisse de 8%, ce qui a déclenché l'interruption automatique des transactions. Le président de la SEC, l'autorité boursière américaine, a estimé que les marchés devaient rester ouverts en réaction à des rumeurs selon lesquelles le gouvernement pourrait fermer les marchés afin de stopper leur chute. "Les marchés doivent continuer de fonctionner dans des moments comme ceux-là", a dit Jay Clayton à CNBC, tout en soulignant que la SEC restait vigilante. "Le marché prendra soin de lui-même", a déclaré de son côté Donald Trump, prédisant qu'il retrouverait de hauts niveaux dès que la crise sanitaire serait résolue. L'épidémie de coronavirus ne cesse de se propager, ce qui fait craindre un impact négatif colossal sur l'économie mondiale malgré la multiplication des mesures prises par les banques centrales et gouvernements. En dévoilant dimanche soir une nouvelle batterie de mesures d'urgence pour fournir des liquidités en dollars aux marchés, la Réserve fédérale a accentué l'inquiétude des investisseurs au lieu de les rassurer, expliquent des traders. La Fed a annoncé dimanche une nouvelle baisse surprise de ses taux d'intérêt, la relance de ses achats de titres et une action coordonnée avec les autres grandes banques centrales. Ces annonces n'ont pas enrayé le mouvement de repli: les places boursières d'Europe sont retombées à leurs plus bas niveaux depuis 2012 et les cours du brut sont passés sous le seuil de 30 dollars le baril, les mesures de confinement total prises par des pays comme l'Espagne ou la France accentuant les craintes d'une chute de la demande. Aux Etats-Unis, Donald Trump a recommandé aux Américains d'éviter tout rassemblement de plus de 10 personnes, ainsi que les voyages et la fréquentation des bars ou restaurants, des mesures qui ont encore aggravé la baisse des indices en fin de séance. Aux valeurs, les poids lourds Apple, Microsoft ou Facebook affichent parmi les plus fortes baisses du S&P 500. Les valeurs de l'énergie ont également fortement pâti de la baisse des cours pétroliers. (Caroline Valetkevitch, version française Jean-Stéphane Brosse) Histoires proches La peur de la récession l'emporte sur le soutien des banques centrales 16.03.2020 | 9:28 La Fed baisse ses taux, les banques centrales rassurent 15.03.2020 | 22:40 AD La chute des marchés mondiaux gagne Wall Street 16.03.2020 | 14:21 Bourses mondiales: une semaine de naufrage et de convulsions 14.03.2020 | 10:06 Bourse: Nouvelle séance noire à New York, le Dow Jones perd 13,21% Finance | 16.03.2020 | 20:52 66 NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a connu une nouvelle journée noire lundi, emportée par les craintes de conséquences économiques encore plus négatives que prévu de la pandémie de coronavirus, ce malgré les efforts des banques centrales. Le Dow Jones a perdu 13,21% ou 3.061,70 points, à 20.123,92 points, selon des données encore provisoires. Le S&P 500 a cédé 12,07% et le Nasdaq 12,46%. (Rédaction de New York, version française Jean-Stéphane Brosse) Coronavirus: L'Allemagne prête à s'endetter si nécessaire Finance | 16.03.2020 | 21:17 4 BERLIN (Reuters) - L'Allemagne est prête à s'endetter si nécessaire pour atténuer l'impact économique de l'épidémie de coronavirus, a déclaré lundi le ministre de l'Economie Peter Altmaier. "Beaucoup se demandent : Pouvons-nous gérer cela ? Devons-nous toucher à nos réserves financières ? Cela vaut-il la peine ?", a dit Peter Altmaier sur l'antenne de la chaîne publique ARD. "Et nous disons : oui. L'Allemagne a été très prospère ces vingt dernières années. Et nous sommes prêts à nous endetter si nécessaire, s'il n'y a pas d'autre moyen, de financer ces dépenses." (Sabine Siebold, version française Jean-Stéphane Brosse) Lancement aux Etats-Unis d'une étude expérimentale sur un possible vaccin contre le coronavirus Finance | 16.03.2020 | 21:09 4 /// Anthony Fauci /// Ursula von der Leyen WASHINGTON (Reuters) - L'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) a annoncé lundi qu'une étude expérimentale avait été lancée dans le domaine de la recherche d'un vaccin contre le nouveau coronavirus qui frappe la quasi-totalité de la planète. Le test clinique mené à Seattle avec le groupe de biotechnologie Moderna sera effectué au total sur une cohorte de 45 adultes volontaires âgés de 18 à 55 ans pendant une durée d'environ six semaines. Un premier cobaye a reçu une première injection lundi. Dans un communiqué, le NIAID précise bien qu'il s'agit de la première phase d'essai clinique pour évaluer un vaccin expérimental contre la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19). "C'est la première étape d'une série multiple dans le processus d'essai clinique pour évaluer le bénéfice potentiel de ce vaccin", insiste le NIAID. Financé sur fonds fédéraux, il est mené au Kaiser Permanente Washington Health Research Institute (KPWHRI) de Seattle. Le vaccin expérimental, baptisé mRNA-1273, a été mis au point par les chercheurs du NIAID et de Moderna, entreprise de biotechnologie basée à Cambridge, dans le Massachusetts. L'initiative est soutenue par la Coalition pour l’innovation en matière de préparation aux épidémies (CEPI). "Trouver un vaccin sûr et efficace pour prévenir l'infection au SARS-CoV-2 est une priorité de santé publique urgente", a déclaré le directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), Anthony Fauci. "Cette étude de phase 1, lancée à une vitesse record, est un premier pas important vers la réalisation de cet objectif." D'autres recherches sont en cours ailleurs dans le monde. Le laboratoire allemand CureVac espère ainsi être en mesure de demander l'autorisation de passer en phase de test clinique d'un vaccin expérimental sur des êtres humains d'ici juillet. L'entreprise fait l'objet par ailleurs d'un bras de fer financier entre Européens et Américains. Des sources gouvernementales allemandes ont déclaré dimanche à Reuters que Berlin tentait de contrer Washington, qui veut persuader CureVac de délocaliser ses recherches aux Etats-Unis. A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé lundi qu'elle mettait jusqu'à 80 millions d'euros à disposition de CureVac pour poursuivre ses recherches vaccinales en Europe. "Je suis fière que nous ayons des compagnies leader comme CureVac dans l'Union européenne. Leur foyer est ici, mais leurs vaccins bénéficieront à tout le monde, en Europe et au-delà", a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. (Trisha Roy à Bangalore et Carl O'Donnell à New York avec Henri-Pierre André à Paris, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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