ﺑِﺴﻢِ ﺍﻟﻠﻪِ ﺍﻟﺮَّﺣﻤـﻦِ ﺍﻟﺮَّﺣِﻴﻢ La louange est à Allâh le Seigneur des mondes Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître MouHammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier MouHammad.

Mes frères de foi, je vous recommande et je me recommande à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allâh Al-`ADHîm, car la meilleure des provisions pour l’au-delà, c’est la piété, et celui qui fait preuve de piété à l’égard de Allâh, Allâh lui accorde une issue. Je vous mets en garde contre la désobéissance car celui qui désobéit au lieu de faire preuve d’obéissance aura perdu et sera déçu. À ceux qui auront préféré cette vie éphémère à l’autre vie qui demeurera éternellement, Allâh tabâraka wa ta`âlâ dit dans le Qour’ân Honoré : ﴿ﻭَﺍﻟْﻌَﺼْﺮِ ﺇِﻥَّ ﺍﻟْﺈِﻧْﺴَﺎﻥَ ﻟَﻔِﻲ ﺧُﺴْﺮٍ ﺇِﻟَّﺎ ﺍﻟَّﺬِﻳﻦَ ﺁَﻣَﻨُﻮﺍ ﻭَﻋَﻤِﻠُﻮﺍ ﺍﻟﺼَّﺎﻟِﺤَﺎﺕِ ﻭَﺗَﻮَﺍﺻَﻮْﺍ ﺑِﺎﻟْﺤَﻖِّ ﻭَﺗَﻮَﺍﺻَﻮْﺍ ﺑِﺎﻟﺼَّﺒْﺮِ﴾ ce qui signifie : « Par le temps, l’être humain ira à sa perte sauf ceux qui auront été croyants et auront accompli les bonnes œuvres, qui se seront recommandés le bien et se seront recommandés la patience. » [sôurat Al-`ASr] Sachez, esclaves de Dieu, que Allâh tabâraka wa ta`âlâ jure par ce qu’Il veut parmi Ses créatures. Il a juré dans cette sôurah par (al-`aSr), et (al-`aSr) signifie ici l’époque c’est-à-dire le temps.

C’est ce qu’a dit Ibnou `Abbâs. Allâh a confirmé que tout être humain ira à sa perte mais Il a excepté ceux qui auront été croyants et qui auront agi en bien, que ceux-là ne seront pas perdants. C’est la description des esclaves vertueux de Allâh, ceux qui œuvrent conformément aux recommandations du Messager de Allâh, qui se recommandent les uns aux autres d’obéir à Dieu et d’accomplir ce que Dieu a ordonné. Ils ont donc appris, ont œuvré, fait preuve de sérieux et d’application, surtout les premiers prédécesseurs parmi les compagnons, ceux-là même dont Allâh tabâraka wa ta`âlâ fait l’éloge. Allâh dit : ﴿ﻭَﺍﻟﺴَّﺎﺑِﻘُﻮﻥَ ﺍﻟْﺄَﻭَّﻟُﻮﻥَ ﻣِﻦَ ﺍﻟْﻤُﻬَﺎﺟِﺮِﻳﻦَ ﻭَﺍﻟْﺄَﻧْﺼَﺎﺭِ ﻭَﺍﻟَّﺬِﻳﻦَ ﺍﺗَّﺒَﻌُﻮﻫُﻢْ ﺑِﺈِﺣْﺴَﺎﻥٍ ﺭَﺿِﻲَ ﺍﻟﻠﻪُ ﻋَﻨْﻬُﻢْ ﻭَﺭَﺿُﻮﺍ ﻋَﻨْﻪُ﴾ ce qui signifie : « Et les premiers prédécesseurs parmi les émigrants et les partisans, ainsi que ceux qui les ont suivi parfaitement, Allâh les a agréés et ils sont totalement soumis à Dieu . » [sôurat At-Tawbah / 100] Allâh tabâraka wa ta`âlâ nous a appris qu’Il les a agréés parce qu’ils ont cru en la véracité, ils ont été croyants, ils ont œuvré, ils ont donné le conseil et ont accepté le conseil.

Il convient donc pour nous, chers frères honorables, de prendre exemple sur le Messager de Allâh et de prendre exemple sur ses compagnons honorables, ceux qui se donnaient le conseil les uns aux autres, par recherche de l’agrément de Dieu. Ainsi, un frère donnait le conseil à son frère et un ami donnait le conseil à son ami. Chacun d’entre eux était comme un miroir pour son frère musulman : il aimait pour son frère ce qu’il aimait pour lui-même. S’il voyait chez son frère un défaut, il s’empressait de lui donner le conseil et l’exhortait par recherche de l’agrément de Allâh. Et celui qui recevait le conseil, de son côté, ne faisait pas preuve d’orgueil de sorte à refuser le conseil car ils savaient tous que s’ils écoutaient le conseil, s’ils remerciaient celui qui le leur avait donné et qu’ils l’appliquaient, le profit serait éminent pour eux-mêmes. Un savant du Salaf a dit : « Si tu trouves quelqu’un qui t’indique tes défauts, alors attache-toi à lui. »

Il a été rapporté de `Oumar, que Allâh l’agrée, qu’il a dit : « Que Allâh fasse miséricorde à toute personne qui m’apporte mes défauts sur un plateau. » Les compagnons honorables, lorsqu’ils se rencontraient les uns les autres se serraient la main avec un visage détendu et un sourire et ils récitaient sôurat Al-`ASr, en raison de ce que cette sôurat comportait comme sens éminent et glorieux. Allâh ta`âlâ dit : ﴿ﻭَﺍﻟْﻌَﺼْﺮِ ﺇِﻥَّ ﺍﻟْﺈِﻧْﺴَﺎﻥَ ﻟَﻔِﻲ ﺧُﺴْﺮٍ ﺇِﻟَّﺎ ﺍﻟَّﺬِﻳﻦَ ﺁَﻣَﻨُﻮﺍ ﻭَﻋَﻤِﻠُﻮﺍ ﺍﻟﺼَّﺎﻟِﺤَﺎﺕِ ﻭَﺗَﻮَﺍﺻَﻮْﺍ ﺑِﺎﻟْﺤَﻖِّ ﻭَﺗَﻮَﺍﺻَﻮْﺍ ﺑِﺎﻟﺼَّﺒْﺮِ﴾ (wal-`aSr,‘inna l-‘insâna lafî khousr, ‘il-la l-ladhîna ‘âmanôu wa`amilou S-SâliHâti watawâSaw bil-Haqqi watawâSaw biS-Sabr). Ils se recommandaient les uns aux autres d’accomplir les bonnes œuvres, ils se rappelaient les uns aux autres d’obéir à Allâh et de s’attacher à Ses ordres, au bien et à la vérité que nous a amenés MouHammad Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam . Ils agissaient ainsi par miséricorde envers leurs frères. Il a été rapporté dans leur description la parole de Allâh tabâraka wa ta`âlâ : ﴿ ﺭُﺣَﻤَﺎﺀُ ﺑَﻴْﻨَﻬُﻢْ ﴾ ce qui signifie :« Ils se font miséricorde les uns envers les autres » [sôurat Al-Fat-H / 29], et c’est ce que leur a enseigné le Maître des Messagers, MouHammad Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam, que Dieu l’honore du meilleur honneur et qu’Il préserve sa communauté de la préservation la plus parfaite.

Chers frères de foi, nous avons en la personne du Messager de Allâh, et en ses compagnons honorables, un excellent modèle. Nous demandons de pouvoir nous donner le conseil, nous recommander la piété à l’égard de Allâh Al-`ADHîm, d’accomplir Ses ordres, d’éviter ce qu’Il a interdit et d’accepter le conseil. Mouslim a rapporté du Messager de Allâh qu’il a dit : ‏« ﺍﻟﺪﻳﻦُ ﺍﻟﻨﺼﻴﺤﺔ ‏» (ad-dînou n-naSîHah) ce qui signifie : « Le conseil est fondamental dans la religion. » Il a été dit « Pour quoi faire ? » il a répondu : ‏« ﻟﻠﻪِ ﻭﻟﻜﺘﺎﺑِﻪ ﻭﻟﺮﺳﻮﻟِﻪ ﻭﻟِﺄﺋِﻤِّﺔِ ﺍﻟﻤﺴﻠﻤﻴﻦَ ﻭﻋَﻤَّﺘِﻬﻢ ‏» (lil-Lâhi wa likitâbihî wa liraçôulihî wa li’a’immati l-mouslimîna wa`ammatihim) ce qui signifie : « Pour que les gens obéissent à Dieu et suivent Son Livre et Son prophète, pour les Imams des musulmans et pour le commun des musulmans. » Et qu’elle est belle la parole du HâfiDH Ibnou `Amr Ibnou SalâH dans An-NaSîHah ! Il a dit : « Le conseil (an-naSîHah) est un mot dont le sens est très large, qui englobe le fait que celui qui donne le conseil veuille le bien pour celui qui reçoit le conseil, et qu’il agisse en bien envers lui. Le conseil d’obéir à Allâh tabâraka wa ta`âlâ (lil-lâh), c’est de croire en Son unicité, de Lui attribuer les attributs de perfection et de gloire qui sont dignes de Lui et de L’exempter de tout ce qui s’y oppose et qui les contredit ; d’éviter de Lui désobéir, d’accomplir les actes d’obéissance envers Lui et ce qu’Il agrée en étant sincère, d’aimer et de détester dans le cadre de ce qu’Il agrée, d’appeler à cela et d’inciter à le faire. » Le conseil pour suivre Son Livre (wa likitâbih), c’est de croire au Livre, de le glorifier, de l’exempter de tout défaut, de le réciter correctement, de s’attacher à ses ordres et à ses interdits, d’apprendre ses connaissances et ses sagesses et de méditer à propos de ses versets ; c’est d’appeler à s’y conformer et à le défendre contre la falsification de ceux dont le cœur est empli de haine et contre les offenses de ceux qui font preuve d’irréligion.

Le conseil de suivre le Messager de Allâh (wa liraçôulih) est proche de cela, il s’agit de croire en le Prophète, en ce qu’il a amené, de le glorifier, de le prioriser, de s’attacher à lui obéir, de revivifier sa Sounnah, de la propager, de contredire ceux qui l’ont contredit et ont contredit sa Sounnah, de soutenir ceux qui l’ont soutenu et qui ont soutenu sa Sounnah, de chercher à s’embellir par les qualités qu’il possédait, de se comporter comme il se comportait et d’aimer sa famille, ses compagnons et ce qui est de cet ordre. Le conseil pour les imams des musulmans (wa li’a’immati l-mouslimîn), c’est-à-dire à leurs califes et à leurs guides, c’est de les aider à faire valoir le droit et de leur obéir dans ce cadre-là, d’attirer leur attention et de leur faire le rappel avec douceur et courtoisie, de se garder de se rebeller contre eux, d’invoquer Dieu pour qu’Il leur accorde la réussite dans le bien et d’inciter les autres à le faire.

Le conseil pour le commun des musulmans (wa li`ammatihim) – et il s’agit ici des gens en dehors des gouverneurs – il s’agit de les guider vers ce qui est de leur propre intérêt, de leur enseigner les sujets de leur religion et de leur bas monde, de ne pas dévoiler leurs défauts et leur intimité, de combler leurs besoins, de les soutenir contre leurs ennemis, de les défendre, de se garder de les trahir et de les jalouser, d’aimer pour eux ce qu’on aime pour soi-même et de détester pour eux ce que l’on déteste pour soi-même, et ce qui est de cet ordre. » Fin de citation Je demande à Allâh qu’Il nous accorde la force à le faire.

Parmi les exemples de conseil, il y a ce qui est parvenu de Ach-Châfi`iyy qui avait fraternisé avec MouHammad Ibnou `Abdi l-Hakam Al-MiSriyy. Il entretenait avec lui des relations très cordiales, il le rapprochait, il l’écoutait, et MouHammad avait appris le fiqh auprès de Ach-Châfi`iyy et avait choisi de suivre sa voie de jurisprudence (madh-hab) ; il agissait beaucoup en bien et en bienfaisance envers Ach-Châfi`iyy au point que les gens ont pensé, tant leurs relations étaient cordiales et leur fraternité véridique, que Ach-Châfi`iyy lui confierait la responsabilité de poursuivre ses assemblées après son décès dans la mosquée de `Amr Ibnou l-`ÂS. On a donc demandé à Ach-Châfi`iyy, que Allâh ta`âlâ lui fasse miséricorde, lorsqu’il souffrait de la maladie qui l’a emporté : « Avec qui allons-nous prendre les assemblées après toi ô Abôu Abdi l-Lâh ? » et MouHammad Ibnou `Abdi l-Hakam était à son chevet pour qu’il le désigne.

Mais Ach-Châfi`iyya dit : « Il vous incombe de suivre Abôu Ya`qôub Al-BouwayTiyy » qui était le plus grand des compagnons de Ach-Châfi`iyy, parce qu’il était meilleur. Ainsi, Ach-Châfi`iyy, que Allâh ta`âlâ lui fasse miséricorde, a donné le conseil par recherche de l’agrément de Allâh`azza wa jall et pour l’intérêt des musulmans, et il a délaissé la complaisance. Il n’a pas fait prévaloir la satisfaction des gens sur l’agrément de Allâh ta`âlâ en orientant les gens vers Al-BouwayTiyy et en le préférant. Il était en effet prioritaire, plus proche de l’ascèse et de la scrupuleuse piété, et il était prompt à pleurer par crainte de Dieu et passait la majeure partie de ses journées dans le dhikr et les assemblées de science et la majeure partie de ses nuits en prières et en récitation du Qour’ân. Ach-Châfi`iyy s’appuyait sur lui pour les fatwâ et dirigeait les gens vers lui. Ô Allâh éloigne-nous de la complaisance hypocrite et fais que nous soyons parmi les gens qui portent le conseil. Ayant tenu mes propos, je demande que Allâh me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes. ﺍﻟﺤﻤﺪ ﻟﻠﻪ ﺭﺏ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ La louange est à Allâh, le Créateur du monde.

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