#BLALÈ Faut-il aussi ériger une statue à Toumodi pour honorer Blalè, le grand résistant Baoulé, dont la simple évocation du surnom faisait trembler toute une garnison de militaires français, installés à Toumodi? Oui en effet, entre 1898 et 1901, Ce résistant faisait partie des « rebelles » à capturer, mort ou vif. Blalè signifie en Baoulé: le fer. Blalè était le nom de guerre d’Akafou, qui durant trois ans, a pris la tête de la résistance baoulé entre Didiévi, Toumodi et Tiassalé. Blalè était en effet, le chef des N’Gban et ne supportait pas la tentative de déstructuration du royaume baoulé, entreprise par le gouverneur colonial Henri Roberdeau. La politique de ce dernier constituait à désagréger les « n’vlé » (petits royaumes placés sous l’autorité du grand royaume baoulé dont le siège était à Walèbo – Sakassou), pour les remplacer par des tribus, à la tête desquels il plaçait des obligés. Blalè qui doit son surnom à son invulnérabilité aux lances et coupe-coupes de l’époque, avait pris la tête d’une armée de guerilleros baoulé, issus majoritairement des N’Gban, des N’Zikpkli (Didiévi), des Agba-Katchènou (Bocanda), etc. Peu avant sa capture en 1902, à l’issue d’un guet-apens, son combat avait inspiré la résistance des Nananfouè de Yamoussoukro, qui, entre 1902 et 1911, réussirent à plusieurs reprises à assiéger le poste militaire d’Aman Salèkro. Plusieurs capitaines français furent humiliés et défaits par des résistants nanafouè qui combattaient à armes inégales. Ce n’est que le 1er février 1911, que la colonne Bergeron réussit à mater la résistance nanafouè, après une vaste offensive menée durant deux semaines. Blalè fut exécuté en prison à Toumodi, en juillet 1902, peu après son arrestation, sur ordre du capitaine Bastard, un officier colon réputé sanguinaire. Connaître l'histoire des autres c'est intéressant mais connaître sa propre histoire est encore plus importante.

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