Aïssa Maïga, comme tant d’autres actrices noires en France, est souvent renvoyée à sa couleur de peau. Racisme, refus, sexisme… Elle dit stop. Pour les besoins du livre Noire n’est pas mon métier, en librairie depuis le 3 mai, elle a réuni 16 actrices noires qui témoignent. Rencontre.

« Trop noire pour une métisse… », « Vous ne pouvez pas être le personnage, c’est une avocate », « Sais-tu faire l’accent africain ? »… C’est sûrement pour ne plus jamais avoir à entendre ce type d’aberrations que la comédienne Aïssa Maïga a eu l’idée de faire appel à quinze consœurs du métier, toutes noires, pour crier haro sur le racisme diffus qui sévit au sein du cinéma français.

Ce collectif –composé de Nadège Beausson-Diagne, Mata Gabin, Maimouna Gueye, Eye Haïdara, Rachel Khan, Aïssa Maïga, Sara Martins, Marie-Philomène Nga, Sabine Pakora, Firmine Richard, Sonia Rolland, Magaajyia Silberfeld, Shirley Souagnon, Assa Sylla, Karidja Touré et France Zobda– a livré un ouvrage-choc, Noire n’est pas mon métier, dans lequel chacune témoigne des horreurs vécues, entendues, constatées.

Difficile de garder son calme à la lecture de ce constat glaçant, implacable, qui rappelle combien les clichés et l’ignorance sont prégnants à tous les niveaux du paysage cinématographique français. Avec colère et élégance, la talentueuse Aïssa Maïga, à l’instar de Michael B. Jordan aux US avec son Inclusion Rider, monte donc au créneau pour que les longs-métrages de demain collent plus à la réalité sociale du pays et donnent de la voix à la diversité.

Dans quelques jours, elle sera accompagnée des signataires de ce livre événement pour une montée des marches au Festival de Cannes. Nous l’avons rencontrée dans un café parisien, pour faire le point. Entretien 100% sans filtre.

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