#100africainslesplusinfluentsen2021 Rama Yade (Senegal): Dire les choses telles qu'elles sont

Rama Yade, ancienne secrétaire d'État française aux droits de l'homme puis aux sports, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, s'est faite relativement discrète ces dernières années. Elle a occupé des postes d'enseignante, spécialisée dans les affaires africaines, à l'université Mohammed-VI au Maroc et à Sciences Po à Paris, ainsi que des fonctions de consultante à Londres.

En avril 2021, après un passage à Washington DC en tant que conseillère à la Banque mondiale, Yade a été nommée directrice de l'Africa Center de l'Atlantic Council.
Son parcours est marqué par un engagement en faveur de la diversité, notamment autour des questions de migration et de multiculturalisme en France et dans le monde.

"Je veux contribuer à faire entendre la voix de l'Afrique à Washington, auprès de toutes les institutions internationales", a déclaré Yade lors de sa nomination. "C'est en Afrique que se joue la compétition entre les grandes puissances mondiales, notamment entre la Chine et les États-Unis."

En novembre, elle a fait sensation en France, où le débat sur les statues et les "woke" commence à prendre de l'ampleur. Elle a déclaré s'être sentie quelque peu oppressée en passant devant la statue de Jean-Baptiste Colbert, l'homme d'État français qui, au XVIIe siècle, a été l'un des auteurs du Code noir, qui a fixé les paramètres de l'esclavage et de la race dans l'empire colonial français.

La culture "woke", dit-elle, est à bien des égards un spectacle secondaire par rapport aux véritables problèmes de racisme et de migration, qui n'ont pas encore été correctement traités en France. Attendez-vous à ce que la jeune femme de 44 ans continue à susciter le débat.